lus qu’un vague sujet d’inquiétude, le recrutement tient désormais du problème quotidien dans toute la filière vin. 75 % des viticulteurs déclarent faire face à au moins une difficulté en la matière d’après la dernière enquête téléphonique du groupe Banque Populaire Caisse d’Épargne (BPCE). Mené en janvier-février 2023 auprès d’un échantillon de 1 251 agriculteurs, incluant 384 viticulteurs (qui sont représentatifs de 48 000 exploitations), ce sondage indique que 48 % des viticulteurs employeurs (soit 278 sondés) ont des difficultés à recruter des employés saisonnier, 28 % à fidéliser la main d’œuvre (permanente ou saisonnière), 25 % à trouver de la main d’œuvre permanente, 20 % à assurer la gestion administrative de leur personnel et 11 % à encadrer leurs équipes.
Le groupe BPCE ajoute que « les employeurs de main d’œuvre saisonnière sont plus nombreux à être pessimistes sur leur rentabilité future (44 contre 37 % en moyenne), signe d’inquiétudes sur les coûts salariaux et de recrutement, voire de disponibilité de main d’œuvre. » Sachant que seuls 70 % des viticulteurs sondés sont des employeurs, soit une baisse de 8 points par rapport à la dernière étude, datant de 2021, s’expliquant par un moindre recours à la main d’œuvre saisonnière indique Perrine Lantoine, responsable de projets stratégiques au groupe BPCE
Si le recrutement pèse sur les viticulteurs français, leur première préoccupation reste leur préparation à la retraite (18 % des sondés notent ce sujet 8 à 10/10 en termes de préoccupation), suivi par l’anticipation d’une cession-transmission (17 %), puis par la prévention des aléas climatiques, sanitaires, économiques et réglementaires (12 %). Nationales, ces trois préoccupations dessinent aussi des spécificités locales. Alain Tourdjman, directeur des études et prospective du groupe BPCE, relève ainsi que le financier l’emporte à Bordeaux (financer la trésorerie arrive en première place, à 19 %), c’est le prix du foncier qui tracasse en Champagne (27 % pour la cession transmission) et la retraite inquiète d’abord dans le Languedoc (25 %).