arcel est une jeune société spécialisée depuis 2020 dans l’agritourisme. Elle finance et installe des tiny houses éco-conçues chez une vingtaine d’exploitants en France, dont 6 propriétés viticoles. Basé sur le principe d’externalisation, le partenariat propose un revenu complémentaire au producteur, qui perçoit en contrepartie une commission pour chaque nuit passée dans la petite maison mobile. Sa solution étant « clé en main », Parcel déleste le vigneron de l’investissement d’installation de ces petits logements au cœur de son vignoble, qui ne requièrent pas de permis de construire, mais une déclaration en mairie.
L’interface de Parcel s’occupe ensuite de « la maintenance, la gestion des réservations, des paiements et de la communication », déroule un communiqué. L’exploitant prend de son côté en charge l’accueil, l'intendance et les extras proposés selon sa volonté (petit-déjeuner, visite, dégustation…), avec la possibilité d’entrée-sortie totalement autonome pour les clients. Marc Augustin, gérant de la maison de Champagne éponyme, dans l’Aube, a fait le choix de cette formule avec une tiny house opérationnelle depuis le 14 juillet 2023. « A notre grand étonnement, l’engouement a été très rapide, mais surtout sur une clientèle étrangère », explique-t-il alors qu’il s’attendait plutôt à un visitorat parisien. Il apprécie les « 80% de remplissage » depuis l’ouverture, tout en rappelant que cela concerne essentiellement des séjours courts d’une nuit. « Il y a une part de logistique et d’organisation complémentaire à ne pas négliger, avec une rotation importante et le ménage, lessives, petits déjeuners qui vont avec », enchaîne Marc Augustin.


Son homologue Fabien Jouves, qui a installé depuis presque deux ans une de ces maisons mobiles au cœur de son Mas del Périé près de Cahors, dans le Lot, n’en dit pas moins concernant les contraintes organisationnelles. « C’est un vrai métier d’accueil, qui requiert donc du temps et de la ressource », prévient-il. Les tiny houses de Parcel promettent un revenu additionnel de 5 000 à 11 000 € par an et par maison installée, un ordre de grandeur que confirme Marc Augustin. Comme son homologue champenois, Fabien Jouves rappelle néanmoins « qu’une fois délesté des coûts nécessaires pour les petits-déjeuners, ménage, lessive le temps passé, ce complément de revenu n’est pas important. C’est plus dans la notoriété, la conquête et la fidélisation de clients que cette formule prend du sens, ainsi que la vente de produits de l’exploitation ». Marc Augustin indique même qu’une faible proportion d’hôtes passent à l’achat, mais ce n’est pas sa préoccupation principale avec ce type d’accueil. Il va même en faire installer une deuxième en 2024.
Parcel soutient pourtant que ce partenariat développe la vente directe des produits commercialisés par l’exploitation. Ces tiny house sont autonomes en énergie et équipées de toilettes sèches sans sciure, en phase avec les ambitions durables et environnementales des exploitations qui les héberge. « Il est essentiel de promouvoir un tourisme raisonné, avec une empreinte écologique minimale, tout en renouvelant l'offre de tourisme rural. La rencontre humaine est également au cœur du projet, par l'interaction entre voyageurs et agriculteurs », appuie Géraldine Boyer, co-fondatrice de Parcel. Fabien Jouves et Marc Augustin apprécient cet aspect de l’expérience.