près avoir rencontré le ministre de l’agriculture Marc Fesneau le 30 novembre, les présidents des JA Arnaud Gaillot et de la FNSEA Arnaud Rousseau ont fait de même le 5 décembre avec la Première ministre Élisabeth Borne. Pour donner de l’air aux trésoreries des exploitations françaises, les deux organisations syndicales réclamaient avec insistance la suppression de la hausse de la RPD pour 2024 et la baisse des taux planchers sur les taux de redevance sur l’irrigation. « La Première ministre a répondu positivement à leurs demandes », a confirmé ce jour le cabinet du ministère de l’agriculture.
Le ministre de l’agriculture avaient en effet annoncé en septembre dernier, à l’occasion de l’augmentation du budget alloué à l’ariculture et la forêt, la hausse de 20% (+37 millions €) du montant de la Redevance pour pollution diffuse (RPD) figurant sur les factures de produits phytos.


Dans le même temps, les professionnels s’inquiétaient de l’augmentation conjointe de la redevance pour le prélèvement d’eau. Le projet de loi des finances 2024 prévoyait en effet que les cinq agences de l'eau (qui fixent chacune sur leur bassin le montant de la redevance pour prélèvement d’eau pour irrigation) ne pouvaient désormais plus descendre au-dessous du seuil de 1,41 ct €/m3 en catégorie 1 (hors des zones de répartition des eaux) et de 2,82 ct €/m3 en catégorie 2, le gouvernement envisageant également de rehausser les plafonds de cette redevance.
A l’autre bout de l’écosystème, cet arbitrage est loin de ravir les organisations écologistes, dont générations futures, qui n’a pas tardé à dégainer un communiqué pour fustiger ce gouvernement qui « cède une fois de plus aux pressions de la FNSEA ». Générations Futures proteste donc fermement contre ce renoncement « doublement catastrophique ». Alors que les syndicats FNSEA et JA mettaient en avant ces charges supplémentaires pour les agriculteurs dans un contexte économique tendu, Générations futures fulmine contre l’Etat, qui se prive ainsi « de moyens qui permettraient de financer la transition écologique de l’agriculture et d’un levier fiscal capable de rendre plus attractive les agricultures à faible utilisation de pesticides », a déclaré son porte-parole François Veillerette.