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loge du calme des vieilles troupes malgré le vent du boulet. « Cette capacité à affronter la tempête en s’y préparant, en se mettant à l’abri lorsqu’elle est là et à reprendre le cap » clame César Giron, le PDG des cognacs Martell (groupe Pernod-Ricard), ce 23 novembre au cinéma "Le Galaxy" de Châteaubernard (Charente), lors des assemblées générales ordinaire et extraordinaire de sa coopérative d’approvisionnement*, la Société Civile d’Intérêt Collectif Agricole l’Union Des Viticulteurs Producteurs De Cognac (SICA UVPC). Ayant « appelé les acteurs de la filière Cognac à la résilience » d’après un communiqué de Martell Mumm Perrier Jouët, César Giron appelle à faire le dos rond pendant les temps de replis commerciaux que vit la filière charentaise.
« Le sentiment d’urgence ne doit pas se substituer à la patience stratégique » lance le PDG de Martell, qui liste les origines de cette baisse des exportations depuis la fin 2022, après une période euphorique : « l’inflation très forte aux USA, boostée par la fin des aides aux ménages, et la concurrence d’autres catégories comme la tequila et les american whiskys. Mais aussi le chômage élevé des jeunes en Chine, cumulé à un marché de l’immobilier en berne dans un pays qui met du temps à se relever d’une politique zéro confinement » indique un communiqué. Préconisant « dans un contexte incertain […] l’importance de sécuriser le présent tout en continuant à investir dans la stratégie long terme », Martell précise mener des campagnes de promotion et de développement des marchés en Chine, aux États-Unis, au Nigeria… Et précise passer des hausses sur les paiements des eaux-de-vie : +5,5 % en avril dernier pou le dénouement des comptes 2, +2,2 % pour l'acompte du millésime 2023 (avec des frais de distillation qui seraient contenus au maximum ajoute la maison).
Rappelant être « la plus ancienne des grandes maisons de Cognac » (avec une création en 1715), Martell peut dire en avoir vu d’autres. Fondée en 1971, la SICA UVPC a également connu d’autres crises. Tout l’enjeu pour le vignoble charentais est qu’elle ne dure pas trop. Si le très généreux millésime 2023 occupe actuellement les distilleries avant de gonfler les stocks de réserve climatique, la réduction des commercialisations et valorisations ne pourra tenir qu'un temps. Tous les vignerons charentais actuellement en poste n'ont pas fait face aux années noires de Cognac... Et ceux les ayant affrontées n'ont pas spécialement envie de les revivre.
* : Mettant à jour ses statuts ce 23 novembre, la SICA UVPC a également changé de président ce 24 novembre. En poste depuis 23 ans, Bernard Laurichesse cède la présidence à Nicolas Baudry, précédemment secrétaire.
