’importantes précipitations et l’absence d’événement climatique majeur, hormis quelques gelées isolées et précoces notamment dans les bas-fonds des vignobles de Breedekloof et Worcester, ont créé les conditions propices à une récolte 2024 plus importante que celle de cette année, même si elle risque de rester en-deçà de la moyenne décennale. Pour rappel, l’Afrique du Sud a élaboré 9,17 millions d’hectolitres de vins, jus et moûts en 2023. Même si les conditions humides ont favorisé l’apparition de mildiou dans certains vignobles, les professionnels sud-africains restent pour l’heure optimistes quant au potentiel de récolte pour l’année prochaine. Cela, en dépit d’une régression continue des superficies plantées, évaluées à 89 384 hectares en 2022 (Sawis). « La filière vitivinicole sud-africaine est en pleine phase de repositionnement visant à surmonter différents défis, mais aussi à assurer une progression et des investissements durables », a insisté Rico Basson, directeur de South Africa Wine.
Son attitude positive trouve son écho au sein de la profession. Exposante à la World Bulk Wine Exhibition fin novembre à Amsterdam, la société uniWines a exprimé son optimisme, malgré la baisse globale des exportations. « Le marché domestique a affiché une croissance à deux chiffres, ce qui nous permet de jouer sur les deux tableaux, à la fois à l’export et sur le plan local », a estimé Johan Lotz, œnologue auprès de cet acteur majeur de la filière sud-africaine, qui élabore quelque 50 millions de litres de vins par an dans ses quatre caves, avec un vignoble en propre de 3 000 hectares. « De plus, l’Afrique du Sud bénéficie d’une répartition bien équilibrée entre les vins blancs et les rouges, contrairement à l’Australie, par exemple ». Qualifiant les stocks de « raisonnables, avec plus de rouges que de blancs, mais sans que cela ne cause de difficultés majeures », l’œnologue espère tirer profit des récoltes plus faibles cette année dans l’Hémisphère nord pour donner une impulsion aux exportations, sur un marché mondial qu’il qualifie de difficile. « Cela n’a pas encore été le cas mais nous pensons que cela devrait se produire début 2024 ». La prochaine prévision de récolte sera publiée en janvier.