lors que bon nombre d’observateurs s’attendaient à une nouvelle hausse des droits d’accise en Grande-Bretagne, suite à la plus forte augmentation en 50 ans au mois d’août dernier, finalement le ministre des Finances Jeremy Hunt a fait preuve de retenue. « Le gel des accises sur l’alcool représente un immense soulagement pour le secteur des vins et spiritueux ainsi que le circuit CHR qui ont été particulièrement malmenés au cours des dernières années », s’est félicité Miles Beale, directeur de la Wine & Spirit Trade Association. En effet, en dehors de la montée en flèche du prix des matières sèches et de la logistique ainsi que la hausse des frais de recyclage du verre, les opérateurs britanniques ont dû faire face cette année à une augmentation d’environ 20% des accises sur les vins au moment de l’instauration d’un nouveau système de calcul l’été dernier.
Si l’impact n’en est pas immédiat en raison des stocks, la WSTA affirme que les ventes de vins pour la consommation à domicile ont accusé une baisse à deux chiffres au cours du dernier mois par rapport à la même période en 2022. D’après les données de l’Office national de la statistique, le prix moyen d’une bouteille de vin rouge en septembre 2023 s’élevait à 7,72 £ (soit près de 9 euros), chiffre qui ne tient pas pleinement compte de la hausse des accises du mois d’août. En amont de l’annonce budgétaire, le directeur général de la Wine Society Steve Finlan, entre autres, avait imploré le gouvernement britannique d’entendre raison : « Ce que nous savons, c'est que les achats sont en baisse, que les prix sont en hausse et qu'en plus de l'échec des dispositifs de consigne et du recyclage du verre PRN, on a l'impression qu’il s’agit d'un assaut contre le secteur sans aucun gain net… Ces actions menaceront la survie de nombreuses entreprises à un moment où la confiance des consommateurs se rétablit lentement. Une seule augmentation des taxes en un an est alarmante, deux sont inacceptables. Nous demandons au gouvernement de reconsidérer sa position ». Sa demande ne sera finalement pas restée lettre morte, du moins jusqu’à la prochaine loi des Finances au printemps 2024. Il faut dire qu’avec les élections législatives prévues au cours des douze mois à venir, l’augmentation des taxes sur l’alcool – fût-ce facile – reste impopulaire.