menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Oenologie / Le Conseil d’État rembarre FranceAgriMer et ouvre à l’ICV les aides à l’investissement vitivinicole
Le Conseil d’État rembarre FranceAgriMer et ouvre à l’ICV les aides à l’investissement vitivinicole
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

⚖️
Le Conseil d’État rembarre FranceAgriMer et ouvre à l’ICV les aides à l’investissement vitivinicole

La plus haute juridiction administrative estime que l’administration devait accepter les demandes de subventions de 300 000 € de l’Institut Coopératif du Vin en tant qu’émanation collective et non laboratoire privé.
Par Alexandre Abellan Le 09 novembre 2023
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Le Conseil d’État rembarre FranceAgriMer et ouvre à l’ICV les aides à l’investissement vitivinicole
Recensant 250 caves coopératives et 3 000 clients (domaines, châteaux, micro-brasseries…), l’ICV réalise 1 million d'analyses par an pour un chiffre d’affaires de 21 millions € en 2022. - crédit photo : ICV
L

ue ce vendredi 3 novembre 2023, la décision des troisième et huitième chambre du Conseil d'État donne définitivement tort à l'Établissement national des produits de l'agriculture et de la mer (FranceAgriMer) pour avoir refusé en février 2019 la demande de subventions déposée en févier 2018 par l'Institut coopératif du vin (ICV, 12 centres œnologiques en Aquitaine, Ardèche, Beaujolais, Languedoc, Provence, Vallée du Rhône et Roussillon) pour construire un laboratoire à Brignoles (Var). Pour déterminer si l’ICV pouvait bénéficier ou non d’aides à l’investissement vitivinicole, tout l’enjeu juridique était de savoir si l’ICV est un opérateur privé prestataire d’analyses œnologiques ou une mutualisation technique externalisée de caves coopératives.

Si le tribunal administratif de Montpellier avait rejeté en octobre 2020 la demande de réexamen par l’ICV en y voyant un acteur privé sans production, la cour administrative d'appel de Marseille a annulé cet arrêt et le jugement défavorable de FranceAgriMer en décembre 2021 en jugeant que « l'ICV fournit à ses seuls associés coopérateurs des conseils à la vinification, des analyses œnologiques et des services » et que son action va « au-delà de la simple fourniture de conseils généraux ou d'analyses, à exercer en lieu et place de ses adhérents une partie des opérations participant de la production du vin », faisant « que l'ICV devait être regardé comme exerçant, au moins en partie, une activité de production dans le secteur des vins » reprend le Conseil d'État qui valide juridiquement cette lecture. Ce qui rend conforme la candidature de l’ICV à ces aides, répondant à l'article 2.1.2 de la décision de la directrice générale de FranceAgriMer de juillet 2017*.

Il y a eu une incompréhension

Jugeant infondée la procédure de FranceAgriMer, le Conseil d'État ajoute à sa décision une amende de 3 000 € que l’établissement devra verser à l’ICV. Pour le groupe coopératif, l’important est désormais de pouvoir demander l’aide à la construction de son laboratoire provençal. Ayant coûté 3 millions d’euros, ce centre présentait 1 million € éligible à 30 %, ce qui porterait la subvention à 300 000 €. Ayant mis cinq ans à aboutir, cette procédure tient désormais de l’histoire ancienne pour l’ICV. « On peut témoigner que FranceAgriMer prend garde à ne pas verser indûment des aides européennes » souligne pince sans rire Olivier Merrien, le directeur général de l’ICV. Pour qui « il y a eu une incompréhension, FranceAgriMer a considéré que l’ICV est une société de prestation de services privée à activité commerciale pure, sans prendre en compte son statut coopératif mutualisant des moyens que les adhérents auraient pu avoir chez eux et partagent. Il y a une forme méconnaissance de ce qu’est l’ICV. Ce qui a amené FranceAgriMer à nous challenger. » Si le nom d’ICV, l’absence de cuves de vin et la facturation d’analyses/produits œnologiques ont pu prêter à confusion, l’important pour Olivier Merrien était de faire reconnaître le statut de l’ICV. Que FranceAgriMer aurait pu avoir en tête, son établissement précurseur, Viniflhor, ayant été présidé par  Denis Verdier, le président de l’ICV.

Contacté, FranceAgriMer répond à Vitisphere ne pas avoir pour mission d’apporter des commentaires sur les décisions du Conseil d’État.

 

* : Cet article 2.1.2 stipule que « les sociétés prestataires de service, exerçant une activité de production, de transformation, de conditionnement ou de stockage dans le secteur des vins peuvent bénéficier de l'aide du FEAGA [Fonds européen agricole de garantie], si elles sont détenues majoritairement par des personnes physiques ou morales exerçant en propre parallèlement aux activités de prestations de service et avant le dépôt de la demande d'aide, des activités de production, de transformation, de conditionnement ou de stockage dans le secteur des vins dont les produits sont énumérés à l'annexe VII, partie 2 du règlement (UE) n°1308/2013 du Conseil ». A noter que l’article 2.1.1 indique également que « les demandeurs éligibles sont (...) les entreprises vitivinicoles quelle que soit leur forme juridique (individuelle ou sociétaire) produisant ou commercialisant les produits [de la vigne,] visés à l'annexe VII, partie 2 du règlement (UE) n° 1308/2013 du Conseil (cf. annexe 8), les organisations de producteurs de vin, les associations de producteurs ou organisations interprofessionnelles réalisant une opération de production, de transformation, de conditionnement ou de commercialisation des produits, dans le secteur des vins (...) ».

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (1)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
OENOFREE LABORATOIRE Le 15 novembre 2023 à 20:08:03
Quelle pitié....un des plus gros laboratoires d'analyse ?nologique français, obligé de recourir aux tribunaux pour percevoir une énorme subvention publique... France Agrimer essayant de "bien faire son boulot", contrecarré tantôt par l'europe, tantôt par les tribunaux....tant de petits laboratoires d'oenologie de terrain, travaillant jour et nuit afin d'épauler leurs clients vignerons, sans toucher le moindre kopeck public..... Allons, un peu de hauteur tout de même...
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Oenologie
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé