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La certification HVE se tasse la gueule dans le vignoble
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La certification HVE se tasse la gueule dans le vignoble

Sérieux coup de frein pour la conversion à la Haute Valeur Environnementale avec l’entrée en vigueur de son nouveau référentiel. Entre marche soudainement trop haute et insécurité du label , la rupture de confiance semble consommée.
Par Alexandre Abellan Le 09 novembre 2023
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La certification HVE se tasse la gueule dans le vignoble
'Malheureusement, on ne s’est pas trompés quand on alertait sur une décision de montée en exigences trop rapide' rapporte Jean-Jacques Jarjanette. - crédit photo : Alexandre Abellan (archives)
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abituée aux fortes croissances depuis 2018, la certification gouvernementale Haute Valeur Environnementale (HVE) enregistre un tassement de ses conversions au premier juillet 2023. Discrètement, le ministère de l’Agriculture recense 37 357 exploitations agricoles labellisées, soit une croissance de 3 % par rapport au premier janvier 2023 (36 225 certifiées), pour une « augmentation ralentie de plus de 75 % par rapport à la même période de l’année précédente (avec 5 071 exploitations supplémentaires) » note le ministère de l’Agriculture, rappelant que « depuis le premier janvier 2023, une version rénovée du référentiel HVE (version 4 de novembre 2022) est entrée en vigueur » et concerne tous les nouveaux candidats à la certification (mais pas les anciens, ceux déjà certifiés l’étant jusqu’au 31 décembre 2024). Restant dominée par la viticulture à 62 %, la certification HVE est revendiquée par 23 273 domaines viticoles : +3 % en six mois, contre +23 % en juillet 2022.

Face à cette chute des certifications, « j’aurais préféré me tromper » soupire Jean-Jacques Jarjanette, le président de l’association de défense de la certification HVE, pour qui « il arrive ce qui devait arriver. On est en train de casser la démarche avec une montée en exigence trop rapide. » Des nouvelles règles de calcul de la fertilisation aux dispositifs refondus sur l’item de la biodiversité, les changements brutaux semblent avoir rebuté les candidats à la certification, comme ils ont échaudé ceux pensant miser sur la certification, se révélant trop versatile au final.

Tout ça évoluera

« Fort heureusement, il ne faut pas être trop négatif, les choses peuvent encore se rétablir » veut croire Jean-Jacques Jarjanette, pour qui « tout ça évoluera : j’ai le sentiment de faire le travail d’un défenseur du nucléaire deux mois avant l’attaque russe en Ukraine… On a besoin de labels français et vertueux. On est en train de délocaliser l’alimentation, il faut développer  les démarches locales. » Alors que l’affaire judiciaire de l’association Alertes Aux Toxiques, et de sa porte-parole Valérie Murat, va reprendre dans le vignoble bordelais, le président de l’association de défense de la certification HVE regrette que la « seule communication qui existe aujourd’hui est négative » sur le label. D’autant plus que le ministère de l’Agriculture ne semble pas pressé de débloquer des fonds pour valoriser ce label public. L’absence de valorisation de la certification étant une autre limite au développement de la HVE.

 

 

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Tous les commentaires (13)
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Serge Régley Le 18 février 2024 à 18:20:21
Dans l'entreprise naturaliste de négation de la science et de celle de la réalité de l existence de maladies destructrices de récoltes et de vigne, et des croyances en la matière inspirées de dérives sectaires, ( en tout cas, au début, l animosité intra-professionnelle contre la viticulture protégée par la phyto-pharmacie était souvent issues de dérives sectaires d'illuminés), on pouvait s'attendre à un découragement de ceux qui travaillent avec leur savoir et l'expérimentation et non avec leur foi messianique d ideologues éloignés des réalité de la viticulture. A la faveur de cette année 2023 exceptionnelle ( comme 1893, ..1947, .. 1976, ..2003, .. 2023) certains pensent que le monde climatique a changé au point de jeter par dessus bord des référents qui seraient périmés.. Il y aurait bcp à dire. On sait, dans notre profession, qu'on ne doit jamais prendre de virages à 180* ou trop serrés..
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Vigneron Le 13 novembre 2023 à 14:24:23
L'arroseur arrosé.. Il ne faudrait pas qu'à trop chercher, les Bios se prennent un revers en justice et qu'ils soient accusés à leur tour de tromperie.. "Tel est pris qui croyait prendre" expression qui date de Jean de la fontaine!
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Olivier Metzinger Le 10 novembre 2023 à 16:50:41
C'est dommage, ce label prends en compte beaucoup de paramètres qui favorisent la progression globale. N'en déplaise aux Bio qui l'attaquent en justice pour tromperie alors que 80 % des gens pensent que les Bio ne traitent pas (il n'y a pas tromperie dans ce cas!!!). Oui il pourrait être encore mieux, mais l'intérêt c'est d'amener tout le monde dans la bonne voie, pas d'y aller à 3. Certains pensent que c'est ultra simple à avoir, j'aimerai avoir leur conseils, parce pour moi en polycultures c'est très contraignant à tenir. C'est toute l'exploitation qui doit être labellisé, pas juste une culture. C'est beaucoup plus facile à démonter dans les commentaires de vitisphere, que d'avoir les solutions pour obtenir la V4. Il n'apporte pas de valeur ajoutée, mais chez nous, si ton vin n'est pas HVE, c'est pas la peine d'aller voir le négoce.
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le vigneron énervé Le 09 novembre 2023 à 23:54:31
C'est simple, la Hve est en train de sortir parce que ce label n'est pas rémunéré plus qu'une culture conventionnelle. Et ce phénomène démarre aussi sur le label bio... Comme les médailles qui ne sont plus rémunérées... Le label tue le label, c'est quoi le prochain ?
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Claude Le 09 novembre 2023 à 23:35:04
Rien que le titre ne me donne pas envie de lire l'article. Vous êtes journaliste ? où vous prenez pour un "influenceuse" ?
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dumas Le 09 novembre 2023 à 17:18:03
HVE et lutte antialcoolique semblent incompatible dans un marché vinicole en décrépitude en déconsommation en desertification. Ne reste que l'oenotourisme pour sauver la vigne en LR et encore!.
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Serge Régley Le 09 novembre 2023 à 11:53:23
Dans l?entreprise naturaliste de négation de la science et de celle de la réalité de l existence de maladies destructrices de récoltes et de vigne, et des croyances en la matière inspirées de dérives sectaires, ( en tout cas, au début, l animosité intra-professionnelle contre la viticulture protégée par la phyto-pharmacie était souvent issues de dérives sectaires d?illuminés), on pouvait s?attendre à un découragement de ceux qui travaillent avec leur savoir et l?expérimentation et non avec leur foi messianique d ideologues éloignés des réalité de la viticulture. A la faveur de cette année 2023 exceptionnelle ( comme 1893, ..1947, .. 1976, ..2003, .. 2023) certains pensent que le monde climatique a changé au point de jeter par dessus bord des référents qui seraient périmés.. Il y aurait bcp à dire. On sait, dans notre profession, qu?on ne doit jamais prendre de virages à 180* ou trop serrés..
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Vigneron Le 09 novembre 2023 à 10:05:07
@Joe, il y a beaucoup de choses que peut-être vous ignorez... Ou que vous connaissez mais que vous ne dites pas... Le vin est un produit transformé à la différence d'autres fruits et légumes. On fait différent collages dans le vin dont le but est d'enlever les résidus les plus grossiers, et qui enlève aussi beaucoup de pesticides. Il en reste au final très peu. En HVE, les produits CMR (cancérigènes) sont interdits. La fréquence de passage de traitement (IFT) est contrôlée en HVE, tandis qu'un viticulteur Bio peut passer autant de fois qu'il veut... Il a été prouvé que le cuivre à forte dose polluait fortement les sols. Les Bios doivent faire un plus grand nombre de passage en tracteur car les produits utilisés sont lessivables. Cela entraîne une production plus importante de C02. On regarde aussi les rejets de cave en HVE, mais pas en Bio qui peut tout laisser dans la nature. On regarde aussi le niveau d'irrigation en HVE, quand on sait aujourd'hui l'importance de cette ressource rare, de plus en plus limité. On tient compte de la biodiversité en HVE, cela pourrait s'améliorer, mais il n'y a aucun indicateur de prise en compte en agriculture Bio que je sache. Bref, le Bio n'est pas un label exigeant pour autant, c'est surtout beaucoup de démagogie.. Et en buvant du vin bio, vous pensez sauver la planète ? Quelle blague
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Joe Le 09 novembre 2023 à 09:48:03
Ah ah, une marche trop haute... ce pseudo label serait si exigeant ? Quelle blague. Les conditions, charte, tableau d'évaluation se trouvent en ligne. C'est de l'enfumage de consommateurs. Un exploitant peut bien balancer tous les produits phyto les plus pourris qu'il veut, s'il aligne 3 haies autour de ses champs. La vigne, c'est l'exploitation la plus consommatrice de pesticides en France. "Nourrir la population" ? et puis quoi encore. Pour ma part, je n'achète que des vins bio / biodynamie, ou rien. Il ne sera plus jamais question de soutenir les viticulteurs qui traitent tous les 2 jours avec des produits phytosanitaires, pour encore se plaindre derrière.
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Vigneron Le 09 novembre 2023 à 09:34:10
@Centaurs, il ne faut pas être parano, le label HVE n'a jamais été crée pour nuire au Bio. L'approche est différente, moins dogmatique, plus scientifique avec une liste de thématique. Ce qui tue le Bio, c'est sa présence en GD, dans les industries agroalimentaires, et la concurrence avec les autres pays de l'UE qui n'ont pas la même réglementation qu'en France. Je pense aussi que le consommateur aussi est de moins en moins dupe, et beaucoup de produits chimiques sont autorisés maintenant en Bio, cela devrait poser un problème éthique non ?
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Centaurs Le 09 novembre 2023 à 09:16:27
Label totalement inutile, création politique des anti bio pour nuire à la conversion bio. Le consommateur n y trouve aucune avancée si ce n est celle du prix.
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Vigneron Le 09 novembre 2023 à 08:46:34
Tout est dit ! Label versatile, manque de communication positive et de reconnaissance, manque de moyens mis en place par les pouvoirs publics pour le soutenir financièrement. Que faites-vous pour inverser la tendance ? Tout ce que le syndicat a trouvé bon de nous dire est qu'un label écologique allait devenir obligatoire pour satisfaire aux lois dictées par Bruxelles. Pensez à tout les agriculteurs qui ont cru au label et qui se retrouvent critiqués et sans subvention. Alors que je discutais dernièrement avec un domaine labellisé Bio ET HVE, elle considérait que le label HVE allait plus loin que le BIO sans être aussi dogmatique sur les produits chimiques. On fait de l'agriculture que je sache, on nourrit la population, pourquoi autant de dogmes... Notre vocation n'est pas de nourrir uniquement une élite parisienne et de produire seulement des tisanes pour grand mamie.
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Fab Le 09 novembre 2023 à 06:05:03
Baisse des nouveaux engagements mais il faut aussi prévoir tous ceux qui ne vont pas re-signer. Au début la hve a été vendue aux vignerons avec l'espoir d'une gratification monétaire sur les prix de vente du vin et il n'en est rien. Les hypothétiques aides ne changeront rien, les vignerons qui s'engagent veulent une meilleur valorisation de leur produit mais pas de saupoudrage des aides pour faire passer la pilule. La hve a été poussée par la grande distribution car elle ne supportait pas de payer plus cher des produits Bio. La vitculture s'est engouffrée dans l'espoir Hve en s'engageant massivement dans cette démarche vertueuse mais aucune gratification supplémentaire sur les cours des vins n'a été observée. A l'export, personne ne connait la hve et en France la GD ne la rémunère pas à sa juste valeur. La Hve c'est fini, c'est mort dans 3 ans on en entend plus parler. Nous avons déjà connu la même chose sur notre domaine à la fin des années 2000 avec la "certification Agriculture raisonnée", sans valorisation du produit, l'histoire se répète, les viti ne se réengageront pas.
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