rès de six semaines de vendanges : on se souviendra du millésime 2023 dans le Jura comme celui du mûrissement hétérogène. "Notre vignoble s'étend sur 80 km du Nord au Sud, nous avons donc l'habitude des différences de dates importantes. Mais cette année a été particulière : l'alternance entre canicules et pluies diluviennes a rendu les maturités encore plus disparates d'un secteur à l'autre", témoigne Olivier Badoureaux, directeur du Comité interprofessionnel des vins du Jura (CIVJ).
"Les crémants ont commencé aux alentours du 24-25 août, et les dernières parcelles ont été vendangées fin septembre. On a vu certains vignerons donner les premiers coups de sécateurs, puis attendre trois à quatre jour pour commencer une seconde parcelle, tant les écarts étaient importants". L'hétérogénéité s'est parfois retoruvée au sein d'une même grappe, et "le tri a été la règle, tous cépages confondus".
Ces conditions auraient bien convenu aux blancs (chardonnay, savagnin), majoritaires dans le Jura. "Les rendements sont excellents, probablement équivalents à ceux de 2022, même si, encore une fois, la situation est très différente d'un domaine à l'autre". Et côté qualité "on se réjouit des équilibres, avec des degrés potentiels pas trop hauts et de belles acidités, qui promettent un millésime de garde, en particulier avec le savagnin". Les rouges (poulsard, pinot noir, trousseau) ne feraient pas à ce point l'unanimité. "Certains vignerons auraient aimé un peu plus de maturité".
Le bilan global de cette récolte 2023 reste excellent, car ce vignoble "particulièrment exigeant" a "échappé au gel et à la grêle de peu", réalisant ainsi "un second beau millésime de rang" après une tout aussi belle vendange 2022.