a punaise diabolique, de son nom scientifique Halyomorpha halys, est un insecte invasif originaire d’Asie et qui a été observé pour la première fois en France, en Alsace en 2012. Aujourd’hui elle est présente partout en France. Elle s’alimente sur plus de 120 espèces de légumes et de fruits dont le raisin. Surtout, lorsqu’elle est présente dans la vendange, au moment du pressurage elle stresse et émet des composés volatils désagréables, perceptibles à très faible concentration et qui donnent un mauvais goût au vin. Un phénomène bien connu aux Etats-Unis où l’insecte est présent depuis longtemps avec des niveaux de population important.
Ce ravageur est-il une menace pour le vignoble français ? Pour le savoir, l’Inrae de Bordeaux a suivi cinq parcelles en 2021 et 26 parcelles en 2022 dans le Libournais, un secteur où l’insecte est présent. « Nous avons fait des comptages en utilisant la technique du battage qui consiste à secouer les rameaux dans le but de récolter les insectes sur une toile appelée « parapluie japonais » que l’on place sous le cep », explique Lionel Delbac, ingénieur à l’Inrae de Bordeaux. Résultat : l’insecte est présent dans 92 % des parcelles mais à un faible niveau « Un insecte pour 50 grappes au moment des vendanges. Ce n’est pas énorme et très loin des seuils qui peuvent induire des déviations aromatiques. En zone de vendange manuelle, nous avons montré que même s’il se retrouve dans les cagettes, lors du transport (pendant une demi-heure) on en perd les trois quarts, car l’insecte étant très sensible aux mouvements il s’échappe. Sans compter qu’une fois arrivés au chai, tous les individus qui restent sont éliminés avant l’encuvage avec les tables de tri et les systèmes de tri optique ».
A ce jour l’insecte ne pose donc pas de soucis pour les raisins de cuve. « Le risque est faible à nul » Il est davantage problématique en raisin de table.