armi les sujets discutés en profondeur lors du dernier conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, ce mardi 17 octobre, la mise en conformité du Plan Stratégique National (PSN) sur le volet d’aide à l’irrigation de la restructuration du vignoble aura alimenté les craintes sans les dissiper. Alors que de nouvelles règles horizontales sont envoyées par la Commission Européenne pour encadrer le financement des systèmes d’irrigation, leur application reste source d’interrogation pour le vignoble.
« La Commission demande comme nouvelles conditions d’éligibilité la pose d’un compteur et le maintien de l’irrigation pendant cinq ans, ce qui ne pose pas de problème en viticulture » indique Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, qui s’inquiète de l’obligation d’appuyer les dossier « sur des études d’analyse d’impact de l’irrigation sur la masse d’eau, sur l’incidence pour l’environnement… Des demandes dont on ne connait pas toutes les modalités. » Ni le coût, une crainte étant que de telles études coûtent plus que l’aide demandée. Cette dernière étant de 1 150 €/ha, plafonnée à 12 ha en 2022-2023. La filière vin rappelle qu’il existe des études de territoires sur la possibilité d’irriguer : leur mobilisation permettrait d’éviter des analyses supplémentaires.


Alors que la situation économique et que le changement climatique pèsent sur des entreprises viticoles (comme dans l’Aude, l’Hérault, les Pyrénées-Orientales…), la filière vin a demandé au ministère de l’Agriculture de préciser les modalités concrètes de ce nouveau prérequis. L’objectif étant de « maintenir l’aide dans l’appel à projet 2023-2024, sans restriction. Et sans délais supplémentaires entre l’investissement et le paiement » prévient Jérôme Despey, qui ne veut pas d’une impasse : « il n’est pas possible qu’il y ait une année blanche sur ce sujet ». Le vote sur le sujet est fixé au conseil spécialisé du 7 décembre
Quant à la critique récente de la Cours des Comptes Européenne sur le manque d’ambition environnementale des aides de l’Organisation Commune du Marché vitivinicole (OCM vin), Jérôme Despey estime que l’institution « lance des ballons d’essai pour que dans la prochaine Politique Agricole Commune (PAC), il y ait plus de libéralisme que d’encadrement. C’est tactique… Pour la suppression de l’OCM vin. »