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Marge ou CRAV

Par Alexandre Abellan Le 06 octobre 2023
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Q

u’elle s’annonce chaude la fin d’année dans le vignoble. Et il n’est pas seulement question de l’automne estival qui accompagne la fin des vendanges françaises. Le désarroi vigneron ne cesse de croître dans le Languedoc en général et dans l’Aude en particulier où l’ambiance n’est plus mauvaise, elle est explosive. Ce mardi 17 octobre à 18 heures, une réunion d’information du Syndicat des Vignerons de l’Aude se tiendra à l’espace culturel de Ferrals-des-Corbières : l’occasion d’exposer les attentes de la production en termes de positionnement du négoce sur des prix de marché supérieurs aux coûts de revient pour le vin en vrac, tout en tenant compte de l’inflation des charges ET SURTOUT de la nécessité de dégager une marge pour vivre dignement et investir dans l’avenir.

Un meeting pour marquer la fin de la récolte et annoncer le début de la révolte ? Il semble déjà écrit qu’il s’agira d’une grande réunion pour exprimer la détresse du vignoble et pour demander la considération des metteurs en marché, mais aussi pour constater l’impasse actuelle et préparer la mobilisation de protestation qui ne pourra conduire qu’à des manifestations et à des actions... Plus ou moins légales. Bouillonnant depuis des mois, le vignoble languedocien pourrait voir renaître le CRAV (Comité Régional d'Action Viticole, pour peu qu’il ne soit jamais mort…) et ses actions coups de poing (des innocents tags aux dégradations illégales). En coup de semonce avant le 17 octobre, une action signée par un tag « Non import CAV » (pour Comité d’Action Viticole) est rapportée par l'Indépendant dans la nuit de ce jeudi 5 octobre avec une tentative d’incendie d’un embouteilleur.

Annonciateur d’autres actions, cet avertissement menaçant est envoyé au négoce, sur le grill depuis des mois. Mais quand on écoute les négociants, ils se sentent eux aussi pris entre le marteau des demandes de bas prix d’une grande distribution et l’enclume d’un vignoble ayant des volumes en stock à écouler. Comment éviter le bruit et la fureur ? En mobilisant peut-être les outils interprofessionnels pour généraliser la contractualisation entre opérateurs : que l’amont ait le cahier des charges des ventes de l’aval, avec des amortisseurs de mises en réserve pour les grandes comme petites récoltes. La question du prix de vente inférieur aux coûts de production doit aussi être résolue, la filière ne pouvant se revendiquer de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) quand le vrac reste le maillon faible sur lequel toutes les pressions portent.

À marge forcée, la colère collective peut devenir force créative. D’autant plus que ces enjeux ne sont limités à l’Aude ou au Midi, touchant Bordeaux, la vallée du Rhône… Et pouvant menacer d’autres vignobles. L’histoire est-elle condamnée à se répéter dans une montagne russe où se succèdent montées d’euphorie et chutes de crise ? Pas si ses acteurs sortent des tracés préétablis pour se transformer. « Qu’on ne dise pas que je n’ai rien dit de nouveau, la disposition des matières est nouvelle » écrivait Pascal dans ses Pensées.

 

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Tous les commentaires (4)
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Renaud Le 06 octobre 2023 à 22:18:19
Bien sûr que le problème est l?abus de position dominante d?un négoce qui se vante d?un côté d?être RSE et de l?autre écrase la production sous prétexte d?obligation de marché. Ils ont beau jeux les distributeurs de dire que vendre à perte est une hérésie. Qu?obligent ils aux négociant de faire subir aux producteurs ? Pourquoi les interprofessions ont toutes refusées la fixation d?un prix minimum cet été ? Croyance a court terme qui a vécue. Aujourd?hui la jungle de la chute des prix désintéresse tous les acteurs d?aval. Sécurisons nos marchés et nos acteurs les plus faibles. Les distributeurs n?en seraient que rassurés
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Vigneron Le 06 octobre 2023 à 15:33:20
@Dumas, la culture de l'amande n'a pas d'AOP. Elle va se heurter à des géants producteurs comme les Etats-Unis et les producteurs vont voir leur prix fixé par un marché boursier. Pas sûr que ce soit l'avenir de l'agriculture, sans parler de la consommation en eau, bien plus importante que celle de la vigne!
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Vigneron Le 06 octobre 2023 à 14:36:53
Si le vigneron a un bon vin, je pense qu'il trouvera des débouchés. Même les négociants ne se font pas trop taper sur les doigts par la grande distribution. Regardez les prix des vins vendus par gérard bertrand ou Advini. Les vins en AOC terasse du larzac et pic saint loup sont toujours bien valorisés, bien que ce ne soit pas exceptionnel non plus.
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Dumas Le 06 octobre 2023 à 14:26:31
Je ne suis pas Pascal, mais, comme la DRAAF dès 2010, un avenir sombre pour la viticulture de plaine en Languedoc (Aude, Hérault, Gard) est explicité dans l'analyse N°55 de Mars 2013 instruite par le centre d'études et de prospective à la demande de la DRAAF-LR avec l'aide de FranceAgriMer, l'INRA,Montpellier SupAgro . La Région et les élus concernés constatent et regardent ailleurs. Les chambres d'agriculture constatent également et ne proposent rien d'autre que l'accompagnement de cette filière jusqu'au cimetière. Rien ne bouge. Tout le monde regarde ailleurs. Pourtant un marché de substitution porteur d'avenir existe : la production industrialisée de l'AMANDE avec comme site industriel Lezignan-Corbières (tout les reseaux de transport sont sur place - ferré, aérien, routier..), On oppose à l'amande comme au vin : le manque d'EAU. C'est aux politiques élus et aux pouvoirs publics à prendre en charge ce problème fondamental récurrent. Les piémonts de la montagne noire, des corbières, voire des pyrénées et pyrénées Ariégeoises peuvent accepter des bassines géantes et des retenues d'eau de pluie. La viticulture du Languedoc doit revivre, peut être dans les piémonts par des migrations, sans doute par de nouveaux plans, sans doute aussi grace au R&D avec l'aide lde l'INRA. Tous les viticulteurs,TOUS sans exception doivent accepter la substitution d'un marché de vin rouge tranquille issu des plaines du Languedoc, par l'industrialisation de la culture de l'AMANDE qui nécessitera une implication des élus et des pouvoirs publics jamais mis en oeuvre jusque là. M.Dumas, retraité, ex emploi supérieur fonction publique d'Etat.
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