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"Ce millésime renforce l’écart entre les propriétés valorisant leurs vins et les autres"
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Bordeaux 2023
"Ce millésime renforce l’écart entre les propriétés valorisant leurs vins et les autres"

Discriminant dans le résultat vendangé ce millésime, le mildiou ne résumera pas les vins bordelais produits en 2023, où le potentiel qualitatif est fort : comparable à celui de 2018 avance le consultant David Pernet, à la tête de Sovivins (40 propriétés suivies à Bordeaux).
Par Alexandre Abellan Le 25 septembre 2023
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David Pernet dans les vignes bordelaises ce mois de septembre 2023. - crédit photo : Sovivins
V

ous sous-titrez malicieusement votre bilan du millésime par un "sous les sunlights des tropiques" : est-ce un millésime d’intense dérèglement climatique à Bordeaux ? Entre gel printanier, été maussade puis caniculaire… Et surtout les nuits chaudes et l’hygrométrie élevée de juin causant une pression mildiou inédite.

David Pernet : On voit en effet dans l’année une confirmation de l’évolution climatique avec des choses rendues plus compliquées, comme le mildiou avec l’humidité du printemps, mais aussi des choses favorisées, comme le rendement potentiel très confortable pour les propriétés ayant pu déjouer le mildiou. S’il n’y avait pas eu les conditions très chaudes de la fin août à début septembre, il n’y aurait pas eu une évolution aussi favorable de la maturité sur une grande quantité de parcelles. Sachant qu’une partie, minoritaire, du vignoble a souffert de ces conditions de fin de saison.

 

Comment expliquer que certains se soient bien sortis du mildiou quand d’autres ont vu leur récolte disparaître ? Est-ce un enjeu de cadence des traitements, de matières actives… ?

C’est surtout la cadence qui a joué. Nous suivons beaucoup de vignobles en bio et il y avait des créneaux pour traiter. On ne mesure pas plus de pluie en fréquence ou en quantité ce millésime. On pouvait avoir de très bons résultats de protection à condition d’avoir pu augmenter la cadence et profiter des différents créneaux disponibles. En conventionnel, la majorité de la couverture phytosanitaire repose sur du cuivre et des phosphonates : on n’est plus à l’époque des phytos CMR (Cancérigènes, Mutagènes et Reprotoxiques). La virulence du mildiou est liée aux conditions climatiques. Les températures nocturnes plus élevées, les fortes hygrométries et la vigueur plus importante ont créé un terrain d’expression favorable au mildiou.

 

Pour ceux ayant évité la casse, ce 2023 millésime se révèle généreux en volume.

On a coché les trois étapes qui conditionnent le rendement : une fertilité élevée en nombre et en taille d’inflorescences (grâce au printemps 2022), d’excellentes conditions de floraison (du 22 mai au 10 juin) et des précipitations importantes la dernière décade de juin (avec un grossissement des baies avant la fermeture). Ces dernières pluies ont par contre achevé d’emporter la récolte pour les vignobles touchés par le mildiou. Pour les autres, le potentiel de récolte est très important malgré les conditions sèches en cours de maturation.

 

S’il y a de la quantité pour certains, il y a aussi de la qualité grâce aux conditions sèches.

Ces conditions ont permis la maturation des composés phénoliques en conservant les acidités. Et d’atteindre une maturité technologique satisfaisante des raisins, même dans les situations de rendements importants.

 

Dans votre bilan du millésime, il ressort une forte hétérogénéité entre les situations quantitatives et donc qualitatives.

Cette année révèle l’évolution des pratiques viticoles, avec des produits de traitement moins agressifs avec l’éviction des CMR. Ce millésime renforce l’écart entre les propriétés valorisant leurs vins sur les marchés, celles pouvant maintenir un outil de production efficient, et les autres, majoritaires, qui ont des problématiques de personnel, de finances et de matériels. Il y a un grand écart entre ceux qui ont pu protéger correctement leur récolte, avec un rendement supérieur à la moyenne, et ceux qui n’ont pas pu, et se retrouvent avec une récolte réduite à peau de chagrin.

 

L’exercice de comparaison entre millésimes est difficile, mais vous tirez un parallèle entre 2023 et 2018…

2018 n’était pas un millésime facile. Il y a eu localement des pertes de rendements liés au mildiou, des situations climatiques communes… Le millésime 2023 est aussi riche du point de vue phénolique, équilibré avec néanmoins des degrés en moyenne un peu moindres qu’en 2018, notamment sous l’effet du rendement. Là où le mildiou ne pèse pas, le millésime 2023 a un très bon potentiel qualitatif. Ce sera un millésime de garde, avec une solide constitution.

 

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Tous les commentaires (2)
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augustin Le 15 avril 2024 à 10:08:39
on en sera un peu plus là semaine prochaine mais au fond le problème n est pas la ... les membres de l ugc vont sortir en primeur leur 2023 en sélectionnant très méticuleusement deux paramètres essentiels que sont le % de la récolte ainsi commercialise et le prix de sortie ... les très grandes marques peuvent à peu près faire ce qu elles veulent suivant ces deux critères, le négoce apeuré par le risque de perdre son allocation ira la ou on lui demande d aller ... les autres grandes marques devront faire preuve de réalisme en fonction de leur besoin de cash : pas beaucoup mais cher ou bien beaucoup mais pas cher , cela va dépendre des notes des gurus ... et les petits châteaux n auront cette année aucune voix à ce chapitre :^( ite missa est !
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VignerondeRions Le 02 octobre 2023 à 09:36:01
C'est insupportable de lire des inexactitudes pareilles. NON le mildiou n'est pas le fait de gens qui ont mal travaillé ou qui n'ont pas d'argent. Suivant les endroits tout le monde n'a pas eu les fenêtres pour traiter. Et les cahiers des charges imposants de travailler avec des produits peu efficaces, à des doses ridiculement basse par rapport à la pression de l'année (météo, friches, etc), les résultats sont là. Les ramasseurs de marc (distillateurs) le constatent, quand il n'y a pas de marc à ramasser, c'est qu'il n'y a pas récolte, y compris dans les appellations prestigieuses à l'abris des soucis financiers. Seul ceux ayant recours à vos services ont réussi, c'est vraiment bien.
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