e tenant du jeudi 16 au samedi 18 novembre à Paris, au pavillon Ledoyen, le salon des Outsiders du critique Jean-Marc Quarin et de l’organisateur Fabrice Léger fête ses 10 ans de prescriptions et de sélection au grand public. Contrairement à d’autres salons, « ce n’est pas parce que l’on veut faire partie de l’évènement que l’on en fait partie. Je sélectionne les vins dont le goût est supérieur à ce que l’étiquette peut laisser paraître, en réputation et en prix » résume Jean-Marc Quarin. Ayant développé son concept d’outsiders dans son guide des vins de Bordeaux (paru en 2011 aux éditions Solar), le critique se garde bien de parler de rapport qualité/prix, l’essentiel de ses lecteurs étant de classe sociale aisée suisses, il préfère leur offrir un challenge comme amateurs pouvant céder à la réputation d’une étiquette alors qu’il existe mieux.
Très centré sur les vins de Bordeaux (la quasi-intégralité des 30 domaines exposants lors de ce salon), l’évènement parisien témoigne des convictions que Jean-Marc Quarin y a établies. Ainsi que des inimités qu’il y a constitué. « Moi, je suis critique : je suis interdit dans certains châteaux, j’ai eu un procès avec Ducru Beaucaillou*, j’ai déclassé Pavie en 2012… » esquisse-t-il, coupant court à toute évocation de possible conflit d’intérêt entre la notation et l’évènementiel : « je ne gagne pas de sous avec un évènement avec 30 châteaux. Mon plus grand compliment, c’est quand les visiteurs partent du salon et me disent que tout y est bon. Du vin à 9,90 € à celui à 120 €. »


Organisant également des salons dédiés aux vins de Bordeaux à Lausanne et à Bruxelles, le critique note que ses lecteurs n’adhérent pas au Bordeaux bashing : « ils se sont rendu compte qu’il ne faut pas être moutonniers » résume-t-il, regrettant que « le problème du commerce à Bordeaux est d’être basé sur la réputation des crus. Le négoce n’est pas capable de soutenir des vins issus d’AOC trop modestes et généralistes. Il vent les crus célèbres, qui génèrent plus de marges, et arrête le travail sur les autres crus, qui ont pourtant fait Bordeaux. »
* : La revue Terre de Vins avait fait écho il y a une dizaine d’années à un dégustation comparative de Jean-Marc Quarin entre les châteaux Ducru Beaucaillou et Grand Puy Lacoste (tous deux grands crus classés en 1855 de Saint-Julien). Ayant rapporté la victoire du second sur le premier alors que ce n’était pas le cas, Terre de Vins a été poursuivi pour diffamation, gagnant en première instance et en appel, mais perdant en cassation.