Au Vinitech-Sifel, la transition agroécologique s’accélère

a filière viticole a payé un lourd tribu suite à la canicule de 2003, se souvient Laure Cayla, directrice de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) pour la Nouvelle-Aquitaine et membre du conseil scientifique de Vinitech-Sifel. Depuis, les opérateurs et les fournisseurs multiplient les innovations pour limiter l’impact de leurs pratiques sur le changement climatique : tout en adaptant les conduites culturales, dans les vignes mais aussi dans les chais. » Une tendance mise en avant sur les stands et dans les conférences du Vinitech-Sifel. Cette année encore, pour l’édition 2024 qui se tiendra du 26 au 28 novembre à Bordeaux, la transition climatique et agroécologique sera au cœur de nombreux échanges. 

 

Les épisodes de gel plus fréquents, la récurrence des sécheresses et des fortes chaleurs ne peuvent plus être ignorés. « S’adapter devient une obligation, confirme-t-elle. Les acteurs de la filière l’ont bien compris. » Tous cherchent à réduire les émissions de gaz à effet de serre, du travail dans les vignes à la commercialisation des vins, en passant par le travail au chai. Quelques exemples ? Le recours à des tracteurs électriques pour ne plus utiliser d’énergies fossiles, à des robots pour limiter le nombre d’interventions, à des outils d’aide à la décision pour optimiser les traitements phytosanitaires, à des couverts végétaux pour faciliter l’entretien des rangs, à des emballages plus légers, recyclés...

À la cave, l’enjeu est aussi de réduire les quantités d’eau utilisées et de recycler au maximum ces volumes. « De même, certaines entreprises proposent désormais des outils pour capter, stocker et réutiliser le CO2 émis lors de la vinification », détaille Laure Cayla. Bien évidemment, les innovations portent également sur les prédictions météorologiques avec des start-ups impliquées dans le recours aux satellites. « Plusieurs conférences aborderont ces thématiques, confie-t-elle. Des présentations organisées sous deux formats : un format court pour traiter de façon concise et rapide un thème ; et un format un peu plus long pour proposer aux visiteurs un état des lieux plus précis de tel ou tel sujet. »

 

Autre sujet qui occupera un peu plus les discussions lors de cette édition : l’intelligence artificielle. Ou quel rôle peut-elle jouer dans la prévision et/ou l’analyse des risques ? « Dans ce domaine, nous n’en sommes qu’aux balbutiements, confirme Laure Cayla. Avant d’être déployées à grande échelle, ces différentes solutions doivent être validées, techniquement et économiquement, sur le terrain. Mais il est passionnant de prendre le pouls des innovations pour appréhender au mieux les évolutions à venir. »