Les « NO-LOW » font salon au VINITECH-SIFEL

i le dry january, importé de Grande-Bretagne en 2019, est une tradition désormais bien acceptée par bon nombre de consommateurs français, le no-low semble, lui, s’installer de façon durable toute l’année. Près de 28 % des Français en consommeraient régulièrement. Masterclass, conférences, concours... tous les salons lui consacrent désormais un volet. Le prochain Vinitech-Sifel, programmé du 26 au 28 novembre à Bordeaux, évoquera lui aussi ce phénomène. « No-low, est un raccourci anglais pour parler des boissons désalcoolisées, partiellement (low) ou totalement (no), explique Emmanuelle Fourteau, directrice de l'union des œnologues de France. Les œnologues font de plus en plus souvent appel à nous pour trouver des conseils sur la façon d’élaborer ces nouveaux vins. » Car non, les produits désalcoolisés ne sont pas des sous-produits de la filière viticole. Ce sont des vins à part entière qu’il convient de travailler comme tels. « Désormais, tous les vignobles s’intéressent à ce type de vins pour diversifier leurs gammes et répondre ainsi aux attentes des clients, précise-t-elle. Toutes les régions sont concernées, y compris les appellations traditionnelles. »

 

Même si la réglementation pour cette gamme de vins n’est pas encore claire, force est de constater que l’offre s’enrichit. Nombreux sont les observateurs à miser sur une évolution de ce marché, en se basant sur ce qui s’est passé pour la bière sans alcool. « Tout l’enjeu, pour un œnologue, est de réduire le degré d’alcool tout en conservant les arômes. » Certaines entreprises proposent des techniques pour atteindre cet objectif. Plusieurs d’entre elles seront présentes au Vinitech-Sifel, comme Paetzold et Pellenc. Dans les faits, difficile de comparer le goût d’un vin et celui d’un vin désalcoolisé. C’est un nouveau produit, à positionner pour ce qu’il est, c’est à dire un vin pour de nouveaux profils de consommateurs (sportifs, femmes enceintes...) ou pour de nouveaux moments de consommation. Cette nouvelle tendance doit donc être considérée comme une opportunité pour la filière et non comme une menace. Même si, comme le souligne Emmanuelle Fourteau, « avec le réchauffement climatique, la teneur des vins en alcool a plutôt tendance à augmenter. Cela demandera donc des adaptations pour les années à venir. » Autant de thématiques qui seront abordées lors de conférences au Vinitech-Sifel.

 

Parmi les autres tendances, Emmanuelle Fourteau cite les vins rouges frais. « Les consommateurs recherchent des vins à mettre au frigo, comme les vins effervescents ou les rosés. Dégusté ainsi, le vin rouge s’affiche comme une boisson rafraichissante, estivale et festive. Ces vins rouges, légers en couleur, présentent également un taux d’alcool plus faible, autour de 12 degrés. » Si l’apparition de canettes de vin a fleuri ici ou là dans les rayonnages de certaines enseignes, cette pratique ne semble pas encore prendre de l’ampleur. 

 

Crédit photo ©Artiste associé