aricaturalement, le dossier européen des droits de plantations se résumait à l'égrénement des pays s'opposant à leur suppression (décision votée en 2008 et effective à partir du 31 décembre 2015). Face à cette mobilisation croissante (la Bulgarie étant devenue en mars le quinzième Etat Membre s'opposant à la suppression des droits de plantation), le Commissaire Européen à l'Agriculture Dacian Cioloş a décidé en janvier dernier de créer un groupe de réflexion à haut niveau sur le sujet, regroupant des experts de la filière, ainsi que des représentants politiques et professionnels. Toujours en janvier 2012, cette mobilisation croissante inspirait également le journaliste Hervé Lalau, qui publia sur Vitisphere un manifeste « pour en finir avec les droits de plantation ».
En septembre, à lissue de l'avant derniére réunion du groupe d'experts, la Commission Européenne créa la surprise (même si cela confirmait un changement de ton européen) en reconnaissant le besoin d'un système européen de gestion des plantations « souple et non restrictif » par l'ensemble des professionnels de la filière. Les outils avancés ne s'appliquaient cependant qu'aux vins d'Appellation d'Origine Protégée et aux vins d'Indication Géographique Protégée, excluant ainsi les Vins Sans Indication Géographique. En France, cette proposition raviva la dissension latente entre négoce (satisfait par ces propositions) et la production (réclamant un maintien pour tous les types de vins). Selon Jean-Paul Bachy (président de l'Assemblée des Régions Européennes Viticoles) un tel désaccord n'existe pas, la filière étant unie pour le maintien des droits de plantation.
Dès octobre la Commission Européenne sembla infléchir de nouveau ses propositions, Dacian Cioloş déclarant notamment que « la libéralisation des droits de plantation n'était pas une option ». Maintenant leur mobilisation, les représentants politiques et professionnels des régions viticoles reçurent notamment le soutien du président de la République François Hollande et celui du ministre de l'Agriculture Stéphane le Foll. Au terme de la dernière réunion du groupe de réflexion ce 14 décembre, le groupe de réflexion a conclu unanimement « sur la nécessité absolue de maintenir un dispositif d'encadrement des plantations de vigne au sein de l'UE pour toutes les catégories de vins (Appellations d'Origine Protégée, Indications Géographiques Protégées et Vins Sans Indication Géographique), après la fin du régime actuel ».
Les représentants de la filière sont globalement satisfaits de cette proposition, mais le débat n'est pas clôt pour autant. Le Parlement et le Conseil des Ministres Européens vont maintenant se saisir du dossier, en pleine période de réforme de la Politique Agricole Commune et de négociations sur l'Organisation Commune du Marché.
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