e 12 juin, la Cour des Comptes Européenne rendait public son audit des principaux postes de dépenses viticoles de l’Union Européenne. La Cour des Comptes s’est notamment montrée très critique sur le bilan de la réforme de l’Organisation Commune du Marché de 2008, notamment en ce qui concerne les primes à l’arrachage et aux restructurations (pour en savoir plus, cliquer ici). La Cour des Comptes constate que « l’équilibre entre l’offre et la demande n’est toujours pas atteint », notamment à cause de la tension entre la réduction des surfaces par l’arrachage et l’augmentation des rendements suite aux restructurations.
La Cour des Comptes remet en cause la méthodologie de la Commission Européenne, en déclarant que « la Commission devrait établir une estimation de l’équilibre entre l’offre et la demande dans le secteur du vin en se fondant sur des données actualisées et en incluant la libéralisation programmée des droits de plantation. » D’après la Fédération Européenne des Vins d’Origine, cette déclaration exprime le regret « que la Commission n’ait pas procédé à une évaluation approfondie des conséquences de la libéralisation des droits de plantation et souligne les risques de surproduction que pourrait engendrer cette dérégulation ».
Autre avancée notable, qui pourrait annoncer un changement d'attitude, l’Assemblée des Régions Européennes Viticoles (AREV) se félicitait début juillet de son intégration à une séance du groupe de travail de haut niveau étudiant le dossier des Droits de Plantation. Pour Jean-Paul Bachy, le président dernièrement réélu de l’AREV cette invitation représente une opportunité pour « expliquer au Commissaire Européen à l’Agriculture Dacian Ciolos qu’il est temps de sortir du dogmatisme ultralibéral et de préparer l’avenir. Car cultiver la vigne partout et n’importe comment n’est pas l’intérêt des consommateurs, très attachés à la traçabilité. Ce n’est pas non plus l’intérêt des territoires viticoles que de risquer de les voir se délocaliser n’importe où. »
Lors de cette réunion, Jean-Paul Bachy sera accompagné par le professeur Etienne Montaigne (Montpellier SupAgro) qui présentera les résultats de l’étude scientifique commanditée par l’AREV. Etienne Montaigne nous précisait récemment que « la commande de l’AREV était simple : vérifier si les arguments avancés par les partisans de la disparition des Droits de Plantation étaient valides. Nous avons réalisé des comparaisons historiques et statistiques et nous sommes en mesure de contester de manière rationnelle les arguments pro-libéralisation. »