eux cultures, mais de mêmes enjeux de viticulture. Basé à Dambach-la-Ville (Bas Rhin), les Vignobles Ruhlmann-Schutz exploitent 50 hectares en Alsace et 30 hectares dans le Languedoc avec le château Valmont (à Peyriac-de-Mer, Aude). « Au rachat en 2016 [du domaine languedocien], on n’avait pas pensé aux racines partagées des vins de cépage. Après coup, on a remarqué les similarités entre les vins d’Alsace et Pays d’Oc » pointe Antoine Schutz, représentant la troisième génération de vignerons alsaciens prenant la relève des Vignobles Ruhlmann-Schutz et souhaitant se diversifier.
Si le domaine languedocien « complète la gamme [alsacienne] dans la prospection commerciale : une région peut tirer l’autre » explique Antoine Schutz, la propriété produisait surtout des vins AOC Corbières et développe désormais des vins de pays d’oc IGP en monocépage (syrah, grenache, carignan…). Des vins plus frais et plus faciles pour répondre à de nouvelles consommations au verre et en terrasse : « on y demande un verre de syrah, de gewurtztraminer… » rapporte Antoine Schutz, dans un constat d’accessibilité et de durabilité partagé par de plus en plus de vignerons.
Séparés par 800 km et 8 heures de route (de la sortie Sélestat à celle de Narbonne), les deux vignobles sont rapprochés par plus que leurs propriétaires. Au départ « on imagine deux régions complétement différentes, mais au fil des années et du changement climatique, on s’attaque aux mêmes problèmes sur des millésimes différents. Il fait trop chaud, trop froid, il y a trop ou pas assez d’eau… » indique Antoine Schutz, notant que l’an passé la sécheresse a frappé l’Alsace, que cette année elle lutte face à l’oïdium. « Les choses s’inversent d’une année sur l’autre. Nous n’avons pas tous les œufs dans le même panier » conclut-il.