ls étaient peut être trop nombreux. Ce 20 juillet, le Vinipôle Sud Bourgogne a réuni sur la montagne de Beaune tous les robots du moment qui se sont contentés d’effectuer les tâches qu’ils maîtrisent déjà : travail du sol pour Jo et Ted de Naïo Technologies, Bakus de VitiBot, Traxx d’Exxact Robotics et Zilus de Sabi-Agri dont c’était la première démonstration publique ; pulvérisation pour YV01 de Yanmar.
Sous un soleil radieux, ces robots ont démontré leur complète autonomie, à condition d’être guidés du ciel, dans une parcelle en forte pente – 18 % en moyenne et 42 % au plus fort –, bien entretenue et peu enherbée. Une heure à peine les engins partis, panne générale de réception du signal GPS RTK. Tous s’immobilisent. « C’est certainement lié à des interférences : on n’a jamais eu autant de machines aussi proches les unes des autres », glisse-t-on du côté de VitiBot et de Naïo.
Bis repetita quelques minutes plus tard. Les robots s’arrêtent à nouveau, cette fois loin du début du rang. Les démonstrateurs de Naïo et d’Exxact Robotics doivent grimper jusqu’à leurs modèles pour les redémarrer quand Sabi-Agri et VitiBot interviennent à distance depuis leur tablette qui communique en Wifi ou en 4G avec leurs appareils.
Pour en revenir à la démonstration, signalons que Yanmar a fait tourner son chenillard thermique YV01 à bonne vitesse, 4 km/h, mais sans pulvériser. « On aurait dû le faire avec de l’eau, mais le risque sanitaire est trop important, explique Jean-Benoît Bourlon, responsable commercial. Seule la turbine a fonctionné pour apprécier le flux d’air. Sabi-Agri a mis en jambes son Zilus version vigne étroite de 95 cm de largeur sous tunnel tirant une paire de groupes bineurs Vintage de Boisselet. Naïo a équipé, lui, son chenillard interligne Jo pour travailler deux demi-rangs à la lame et l’interligne avec des socs bineurs, alors que son enjambeur Ted nettoyait les rangs avec des décavaillonneuses Souslikoff. Bakus disposait de sa paire de lames sur interceps électriques. Enfin, Traxx était équipé d’une paire d’interceps hydrauliques avec des lames Braun.
Cette journée a aussi été l’occasion de faire le point avec les fabricants sur leurs nouveautés et projets. Chez Sabi-Agri, il faut retenir l’arrivée d’une cabine sur le robot Zilus. « Le but est de donner encore plus de polyvalence, décrit Alexandre Prévault Osmani, président de la société. On peut ainsi utiliser le Zilus selon quatre modes : robot autonome, téléguidé, piloté depuis la cabine et en maître-esclave avec l’Alpo devant. La cabine permet aussi de faire un arpentage en GPS RTK. C’est intéressant pour que le robot soit plus précis et rapide dans les demi-tours. » Prochaine étape : l’installation d’interceps électriques.
Du côté de Yanmar, l’YV01 bénéficie d’un petit lifting : les vannes et tuyauteries du pulvé sont mieux intégrées, la portée de la radiocommande passe à 400 m et une caisse à outils fait son apparition. Mais surtout, « on prévoit l’arrivée d’un autre outil d’un célèbre fabricant bourguignon », annonce Jean-Benoît Bourlon. Dans le public, on devine aussitôt qu’il s’agit de Boisselet. Dernière info, la consommation du bolide : de 4 à 5 l/h d’essence – moteur Honda iGX800 – jusqu’à 6 l/h en fortes pentes. Avec un réservoir de 19 litres, le robot tient 3 h 30. Si les 200 l de bouillie ne sont pas épuisés avant.
Chez Naïo, on annonce l’arrivée d’une tondeuse électrique interrang. Cet accessoire est déjà en test dans le Beaujolais. « La mise au point d’une rogneuse électrique est aussi à un stade avancé », confie Léa Duclos, démonstratrice. Chez VitiBot, peu de changements. « On se concentre sur la fiabilisation du robot avant d’offrir plus d’usages, explique Sylvain Boulard, responsable commercial. On va néanmoins lancer une gyrotondeuse, une tondeuse intercep et une rogneuse pour la prochaine campagne. »
Plus jeune dans cet univers, Exxact Robotics va, lui, augmenter la portée de sa radiocommande pour gérer jusqu’à trois robots en même temps. « On va aussi modifier les vérins de direction pour réduire le rayon de braquage et on développe un châssis moins étroit », détaille Juliette Rauch, ingénieure test. Côté outils, une rogneuse est en cours d’intégration. La pulvérisation confinée est, elle, annoncée pour cet automne.
À la différence des autres, le Trektor de Sitia est resté sans bouger. Venu avec un engin pour enjamber deux rangs, le constructeur a manqué de temps pour le régler. Mais il avait malgré tout des annonces à faire : l’épamprage et la tonte sont pour très bientôt et il étudie le rognage et la pulvérisation.
Question récurrente dans le public ce 20 juillet : quel est l’effet du passage répété d’un robot sur le tassement et la vie du sol ? Pas de réponse tranchée. Mais les fabricants de robots sur chenilles comme Sabi-Agri ont assuré que leurs engins tassaient moins que ceux à roues, leur surface de contact au sol étant plus grande. Du plus léger au plus lourd et sans outil, on trouve Jo (0,9 t), YV01 (1 t), Traxx (1,3 t), Ted (presque 2 t), Zilus (2 t), Bakus (2,1 t) et Trektor (2,9 t).