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A Vini Viti Vici, le plein d'innovations technos pour la vigne et le chai
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Salon à Gaillac
A Vini Viti Vici, le plein d'innovations technos pour la vigne et le chai

Du travail du rang au travail au chai, le 20 juillet, les exposants du salon occitan Vini Viti Vici ont dévoilé leur lot d’innovations au service de la viticulture durable. Voici notre sélection de découvertes et de pépites.
Par Amélie Bimont et Bertrand Collard Le 04 août 2023
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A Vini Viti Vici, le plein d'innovations technos pour la vigne et le chai
Éric Bousquet et Pierre Alouis, devant le tracteur de l'IFV équipé du guidage lidar Gotrack, le 20 juillet lors du salon Vini Viti Vici, le 20 juillet 2023. - crédit photo : B. Collard
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e New Holland tendait les bras aux rares visiteurs du salon. Avec, pour affiche, comme une promesse : « Autoguidage par capteur lidar », un « radar » optique qui repère les rangs de vigne. « Allez-y, essayez », nous propose Vantage, l’exposant. C’est parti pour un aller-retour (sans outil) dans une vigne d’une bonne centaine de mètres de long. Un essai convaincant. Pas un écart à gauche ni à droite : le tracteur a filé bien droit lors de notre courte prise en mains alors que le terrain était cahoteux. Seule surprise : en bout de parcelle, le guidage s’est vite arrêté. Comme cela s’est produit au passage d’une bosse, le tracteur est parti d’un coup vers la droite. Il a fallu reprendre le volant sur l’instant.

« Oui, on avait oublié de vous dire : le guidage s’arrête cinq mètres avant la sortie de rang », s’est amusé Éric Bousquet, commercial pour le Sud-Ouest chez Vantage, lorsque nous avons évoqué la péripétie. C’était le 20 juillet, lors du salon Vini Viti Vici organisé par l’IFV au V’Innopôle Sud-Ouest, à Peyrole, dans le Gaillacois.

Vantage y exposait le tracteur New Holland appartenant à ce centre de l’IFV et qu’il avait équipé de ce guidage quelques semaines plus tôt. « C’est beaucoup plus efficace que le guidage RTK que nous avions la saison dernière et que nous avons fait enlever, assure Steve Charlot, responsable du vignoble du V’Innopôle. C’est plus souple, plus confortable, ça reste systématiquement au milieu du rang. Nos parcelles ont été plantées à la main. Les rangs ne sont pas parfaitement rectilignes. Dans ces conditions, avec le guidage RTK, le tracteur doté d’un pont Supersteer zigzaguait. Avec le guidage lidar, ça ne se produit pas. »

Pour le chauffeur, les choses sont simples : une fois qu’il entre dans un rang, il presse l’un des boutons d’une petite console de la taille d’une grosse montre, fixée à gauche du volant. Presque immédiatement, deux petits rectangles verts s’allument de part et d’autre de l’écran, signe que le lidar a bien repéré les rangs. Dès lors, le système prend le volant, le chauffeur peut lâcher la direction. Deux autres boutons permettent ensuite de décaler le tracteur de 2 à 5 cm à gauche ou à droite du milieu du rang – fonction utile en dévers. Le prix de ce système, dénommé Visio Pilot Pro : 15 000 €.

Maxidrone forme les vignerons au pilotage des drones

Le guidage, ou plus précisément le pilotage, c’est aussi l’affaire de Maxidrone. Basée à Villefranche-de-Rouergue, dans l’Aveyron, cette société réalise des traitements à l’aide de drones – autour de 100 €/ha, sans compter les produits –, et forme également les vignerons au pilotage de ces engins afin qu’ils soient autonomes. Elle assure que de tels traitements restent possibles à titre expérimental, du fait d’un vide juridique.

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Maxime Dumaret et Olivier Mettler de Maxidrone (Crédit photo Bertrand Collard)

Maxidrone a formé deux vignerons en Côte-Rotie et réalisé leurs plans de vol. Depuis, ceux-ci traitent leurs vignes bio avec leur propre drone. « Dans ces vignes très pentues, le traitement avec un appareil à dos, c’est très, très pénible. Le drone constitue un soulagement miraculeux », assure Maxime Dumarest, président de Maxidrone.

Agrilive enregistre les paramètres des traitements

Retour sur le plancher des vaches avec Agrilive. Nicolas Bernard, fondateur de cette jeune entreprise basée à Montauban, a conçu avec beaucoup de bon sens un boîtier que l’on installe sur les tracteurs et que l’on raccorde au boîtier de commande du pulvé. Dès lors, il enregistre les paramètres du traitement : parcours et vitesse du tracteur ; débit ou pression de travail du pulvé. « Installer le boîtier nécessite un pulvé doté de commandes électriques, mais c’est très commun », assure l’entrepreneur.

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Nicolas Bernard, fondateur d'Agrilive (Crédit photo Bertrand Collard)

Inutile de géolocaliser les parcelles pour que ça fonctionne : le système les trouve de lui-même. En se connectant à une plateforme web dédiée, l’utilisateur peut suivre, sur une carte, le trajet parcouru par le tracteur au travail (figuré par un trait épais d’une couleur correspondant au débit), et en manœuvre ou en déplacement (trait fin). Le trajet parcouru au travail est parsemé de petits symboles représentant des gouttes d’eau qui, lorsque l’on clique dessus, indiquent la dose appliquée à l’endroit en question.

Nicolas Bernard ne cache pas qu’il offre là un moyen aux chefs d’exploitation de contrôler leurs tractoristes. « À l’inverse, le tractoriste, peut dire à son patron : tu vois, j’ai fait le boulot demandé », se justifie-t-il. Le boîtier coûte 460 € l’unité, auxquels il faut ajouter 160 € par an d’abonnement à la plateforme de consultation.

Greenshield surveille l'état sanitaire des vignes

Greenshield, pour sa part, s’intéresse à la surveillance sanitaire du vignoble. Cette start-up développe une application qui repère les attaques de mildiou sur grappes. Pour cela, elle équipe les tracteurs d’une caméra à l’avant et d’une géolocalisation. À chaque passage dans les vignes, le système prend une multitude de photos et les poste sur un site internet. Sa tâche achevée, le chauffeur se rend sur l’application Greenshield afin de jeter un œil à la parcelle qu’il vient de travailler.

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Abdou Jaour, Simon Moulieras et Pauline Jouzier de Greenshield (Crédit photo : Bertrand Collard)

Si l’application suspecte des attaques de mildiou, elle les signale sur la carte de la parcelle à l’aide de petits losanges. En cliquant dessus, on découvre les photos suspectes, de façon à vérifier s’il s’agit bien de la maladie. Prochains développements : la détection du mildiou sur feuilles, et celle de la flavescence dorée. VineMapper, le capteur qui détecte les maladies, coûte 9 500 € à l’achat, et 3 500 €/an à la location. Pour visualiser les données, il faut s’abonner à la plateforme web VineCore, pour 900 €/an.

Une nouvelle attacheuse chez Infaco

Dans un registre plus classique, Infaco a présenté sa nouvelle attacheuse AT 1000, fruit de trois ans de travail. Avec cet appareil, on pose un lien d’un seul mouvement, alors qu’il faut opérer en deux temps avec l’ancien modèle. William Dottridge, du service client, se lance dans une démonstration. Tout en posant des liens à la queue leu leu, il détaille : « Le corps est droit, comme celui d’un sécateur. La batterie est y intégrée. On porte la bobine dans un dévidoir intégré à une ceinture. Une bobine permet de réaliser 3 000 attaches ». Puis s’arrête : « Ah, là, vous avez droit à un petit bourrage ». Un incident dont il tire parti pour montrer que la tête d’attachage s’ouvre facilement, donnant accès à tous ses éléments. « Toute la ligne de conduite du fil est apparente. C’est pratique pour recharger et nettoyer », souligne-t-il.

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Attacheuse AT 1000 d'Infaco (Crédit photo : Bertrand Collard)

La démonstration se poursuit sans encombre. William Dottridge nous fait remarquer que « le fil sort tout seul, entraîné par l’attacheur ; pas besoin de tirer dessus pour donner du mou ». Prix de l’équipement : 935 €.

Un écarteur déclipsable chez SCDC

Chez SCDC, en revanche, aucun mécanisme. Mais un nouvel écarteur « déclipsable » de fils releveur, que l’on peut refermer d’un côté puis de l’autre d’un rang, alors que le modèle actuel nécessite de soulever les fils releveurs et la végétation de part et d’autre des rangs.

« On accroche les antennes des écarteurs dans un bloque-antenne, fixé aux piquets. La végétation ne peut plus basculer d’un côté ou de l’autre : elle tient bien droit », explique Sylvain Poirier, commercial. Le relevage devrait donc s’avérer moins pénible.

 

Ça gaze pour les vins

Dans la zone dédiée au chai de demain, l’entreprise Bacchustorm propose une démonstration de décontamination des barriques grâce à la lumière pulsée, une alternative au méchage. Pour ce faire, il introduit dans une barrique une lampe protégée par un fourreau, au moyen d’un pistolet. Dans cette lampe, un gaz neutre – du xénon –, soumis à une décharge électrique, produit des flashs intenses de lumière de toutes les longueurs d’onde, des UV aux infrarouges. L’action germicide des UV détruit les micro-organismes, aussi bien les Brettanomyces que la flore fermentaire résiduelle. « Plus on flashe, plus on décontamine, précise Christophe Puisnel, dirigeant de Bacchustorm. Le nombre de flash est programmable. Pour une barrique de 225 l, il en faut 36 à 60. » Et cet appareil implique peu de maintenance car une lampe permet de traiter environ 300 000 barriques. Une solution écologique, au prix de 29 000 HT, subventionnable par FranceAgriMer. Un peu plus loin, se tient le stand d’ExperTi. Cette entreprise, rachetée depuis peu par AEB, est venue sur le salon présenter son Isiox. Commercialisé depuis peu en France, cet appareil est conçu pour maîtriser la teneur en gaz dissous dans les vins. Il permet de réduire jusqu’à 97 % la teneur en oxygène dissous et d’ajouter jusqu’à 12 g/l de CO2 afin d’élaborer des vins perlants ou effervescents. Autre intérêt de cet appareil : il permet d’éliminer le sulfure d’hydrogène et le méthylmercaptan dans des vins prêts à la mise. L’utilisateur programme depuis un écran tactile la teneur en ces différents gaz et l’appareil mesure ces valeurs en entrée et sortie. Le système peut traiter jusqu’à 110 hl/h de vin. Avantage par rapport à une désoxygénation par barbotage d’azote : il préserve les arômes. Tout cela pour un prix de 80000€ HT.

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