ace à la crise économique des vins de Bordeaux, « la trésorerie se fait de plus en plus rare et bon nombre d’exploitants rencontrent des difficultés majeures pour faire face à leur quotidien » pose Alain Duc, le président de la Mutualité Sociale Agricole de Gironde (MSA 33), lors de son assemblée générale du 27 juin dernier (au Théâtre des Quatre Saisons, à Gradignan). « J’ai bien évidemment en tête le plan d’arrachage prévu et les pistes de reconversion envisagées mais je crains que cela ne soit pas suffisant » poursuit Alain Duc, qui porte des demandes complémentaires. Notamment sur « les conditions d’éligibilité à la liquidation du droit à la retraite », avec des vignerons bordelais en fin de carrière ne pouvant partir mais devant « continuer leur activité faute de repreneur et [face] à la nécessité d’entretenir leur vigne ».
« Comment faire pour que vitis partent à la retraite quand le veulent ? » pose Daniel Abaléa, le directeur de la MSA 33, notant que si un artisan souhaite arrêter son activité, il le peut du jour au lendemain sans avoir à revendre son outil de travail. La MSA girondine sollicite donc la caisse centrale MSA pour porter ses demandes au ministère de l’Agriculture. Parmi les impasses, Daniel Abaléa rapporte le « cas de propriétaires qui perdent leurs fermiers et se retrouvent avec des vignes sur les bras, leur donnant une situation d’exploitant de fait alors qu’ils sont à la retraite. Ce qui est impossible. » S’il existe un dispositif ancien, sous réserve d’autorisation préfectorale, permettant de cumuler une activité d’exploitant avec la retraite pendant un an (pouvant être renouvelé un an), le dispositif était conçu pour permettre un passage de relai et nécessite un projet.


« Dans les quelques cas où des retraités ont récupéré des terres, des soutions ont été trouvées. Mais on ne sait pas combien vignerons veulent partir et ne le peuvent pas » souligne Daniel Abaléa. Le dispositif d’aide à l’arrachage sanitaire doit aider, même si l’ampleur de son succès n’est pas acquise au vu des contraintes imposées. Pour Alain Duc, « il conviendrait de permettre aux exploitants, qui voudraient prendre leur retraite, de pouvoir arracher les vignes s’ils ne trouvent pas preneurs, afin d’être en-dessous de 1/5ième de la SMA (Surface Minimale d'assujettissement). »