Sans avoir fait le tour de nos 440 adhérents, le nombre d’hectares disponibles dans les dix ans est estimé à plusieurs milliers » [Ndlr : sur 15 600 au total en Alsace] avançait mercredi 28 juin à Colmar Francis Backert, président du Synvira. « Il y a aujourd’hui des dizaines de domaine dont les dirigeants sont âgés de 55 ans et plus qui n’ont pas de perspective de reprise par l’un de leurs deux ou trois enfants. C’est nouveau dans notre vignoble ! ».
La faute à quoi ? « Le revenu à l’hectare est clairement trop faible, de nouvelles contraintes se font jour tous les six mois et la sécheresse répétée finit de miner le moral. Alors, à niveau d’études équivalent, les successeurs potentiels préfèrent s’orienter vers des secteurs qui assurent un bon niveau de salaire, des week-ends et des congés plutôt que de s’engager et d’accumuler des embêtements en continuant d’être viticulteur. Le vigneron indépendant est un battant, mais le contexte actuel ne joue pas pour lui ».
Le vignoble est aujourd’hui au « stade de la prise de conscience » sur l’enjeu de la transmission. Le Synvira apportera son éclairage à cette thématique à laquelle l’Association des viticulteurs d’Alsace consacre une commission créée depuis peu.
Candidat à sa propre succession en juillet au terme d’un premier mandat de trois ans, Francis Backert assure que le Synvira continuera certes de mener le combat syndical, mais pas que ! Il continuera à mettre l’accent sur les « services à l’entreprise ». Moyennant « une petite marge », ils existent déjà pour les tâches administratives, la vente, la fourniture des cartons, l’acheminement des commandes.
Cette année, le syndicat étudie la création d’un site qui permettrait à ses adhérents de gérer la multiplication des étiquettes provoquée par l’obligation réglementaire de communiquer au consommateur la liste des ingrédients avec leur valeur nutritionnelle.
Francis Backert a également rappelé que le Synvira était à la manœuvre pour organiser l’entraide en cas de coup dur chez un vigneron, qu’il soit ou non adhérent. Une telle action est en train de profiter à un domaine bas-rhinois d’une douzaine d’hectares. « Il suffit de se signaler pour que le Synvira recense les bénévoles prêts à donner de leur temps pour réaliser un chantier chez ce collègue. La famille professionnelle, n'a pas d’importance. Nous sommes un seul vignoble » déclare le président du Synvira.
Catherine Schmitt, vice-présidente, s’est pour sa part félicitée que le Synvira soit devenue une référence nationale sur l’œnotourisme. Pour encore mieux l’appréhender, elle préconise de pousser les statistiques qui permettront de cerner beaucoup mieux qu’actuellement son impact économique dans le vignoble.