’inauguration est prévue pour le 16 juin prochain. La chambre d’agriculture, les services de l’Etat, les élus, les maires des villages voisins, la commune de Mittelbergheim qui a loué pour 30 ans le terrain, ont répondu présent. « On va marquer le coup, car on est fier de voir aboutir ce projet » lance le viticulteur Frederic Hansmann, cheville ouvrière de cette station de lavage collective de pulvérisateurs.
La première en Alsace dédiée uniquement aux viticulteurs. Tout prend forme en 2019. Frederic Hansman et quatre autres vignerons lancent un groupe de travail avec pour objectif de trouver un équipement permettant de nettoyer et de remplir les pulvérisateurs. Dans le petit village de Mittelbergheim de 650 âmes, la viticulture domine et compte 25 exploitants. Les cinq lancent une Cuma.
Sur les 25 exploitants du village, 14 d’entre eux rejoignent la Cuma. Les 11 autres préférant nettoyer sur leur terrain les pulvés ou attendre de voir ! Du coup il faut chercher d’autres adhérents. Un démarchage auprès de huit villages voisins. Et ça marche. Au final ils sont 29 adhérents. Récemment 3 autres viticulteurs ont rejoint la Cuma. Depuis mai, date d’entrée en fonctionnement de la station, quelques 32 viticulteurs utilisent la station.
Dimensionnée pour 35 pulvés (elle peut accueillir jusqu’ à 60 pulvés), la station a nécessité un investissement de 370 000 € dont 156 000 € de subventions européennes. Chaque adhérent paye entre 150€ / an pour le petit viticulteur qui exploite autour d’un hectare, jusqu’à 550€/an pour celui qui détient une quinzaine d’hectares. La technologie adoptée tient compte du fait que la moitié des viticulteurs adhérents est en bio. Il était donc difficile d’adopter la technologie du Phytobac, à savoir la dégradation des bactéries sur un tas de fumier, car les métaux tels que le cuivre ne sont pas dégradés.
« On a cherché d’autres process et finalement on a choisi un nouveau process baptisé « Phytobarre » développé par la société Adequabio qui utilise l’évaporation et la dégradation bactérienne en milieu liquide pour traiter les effluents phytosanitaires » indique Frederic Hansmann. Le principe ? Il s’agit de confiner les produits phyto dans des bassins étanches, de les concentrer par évaporation naturelle et de les dégrader avec des bactéries photosynthétiques.
Pour ce faire, la station est dotée de quatre bassins de chacun 9 mètres cubes. Le premier bassin dit « bassin mère » accueille les bactéries qui se reproduisent et qui vont « contaminer » les trois autres bassins reliés les uns aux autres par un ensemble de tuyauterie. Les produits phytos sont déversés dans le premier bassin, puis dirigés vers les trois autres. Des caméras contrôlent la bonne marche de la station.
Ce n’est pas le seul équipement dont disposent les adhérents : un dynamiseur d’eau pour remplir d’eau les pulvés, a été installé dans le local technique de la station : « Ce dynamiseur permet d’augmenter l’adhérence et la surface de contact de la goutte sur la feuille de vigne » explique-t-il. D’autres projets sont dans les tuyaux, à savoir une plateforme de compostage de marc. Reste à faire le dossier technique et le montage financier.