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Un peu plus et les vins IGP devenaient hors-sol et ne voulaient plus rien dire
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Lien au terroir
Un peu plus et les vins IGP devenaient hors-sol et ne voulaient plus rien dire

En faisant tomber trois amendements, les eurodéputés viennent de sécuriser la non-délocalisation de la production des vins à Indication Géographique Protégée. Du moins si de nouvelles négociations européennes ne changent pas la donne pour la règle des 85/15.
Par AA Le 04 juin 2023
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Un peu plus et les vins IGP devenaient hors-sol et ne voulaient plus rien dire
Après le vote en séance plénière au parlement européen, le texte poursuit sa route devant le trilogue. - crédit photo : Adobe Stock (VanderWolf Images)
I

l semble s’en être fallu de peu pour que les vins IGP ne signifient plus Indication Géographique Protégée mais Indistinction Générique de Provenance. En votant ce jeudi premier juin en séance plénière la révision du règlement sur les Indications Géographiques, le Parlement Européen a d’abord marqué son attachement à un système de protection spécifique au vin en adoptant le rapport de la Commission Agricole du Parlement Européen (Comagri). Mais les eurodéputés ont aussi souhaité maintenir le lien au terroir des vins IGP en rejetant trois amendements du rapport de la Comagri, qui auraient réussi à modifier subtilement, mais substantiellement, l’ancrage des IGP viticoles dans leurs territoires. Les amendements 264, 266 et 267 proposaient que la part obligatoire minimale de 85 % des matières premières d’origine de la zone de production ne soit plus limitée aux seuls raisins, mais étendue aux moûts et vins. De quoi craindre que des moûts et vins venant d’autres vignobles rentrent désormais dans l’assemblage d’un vin IGP, et ce en toute légalité.

Si la France impose à ses vins IGP une origine de 100 % de leurs raisins de la zone géographique délimitée, la réglementation européenne limite actuellement cette part à 85 %, les 15 % restant pouvant être originaire dans d’autres vignobles de l’État Membre de l’IG. Un élargissement aux moûts et vins aurait pu remettre en question tout le lien au terroir des vins IGP, ainsi que son modèle économique non délocalisable. Le tissu historique pouvant être mis en concurrence avec d’autres approvisionnements, potentiellement plus compétitifs. Une évolution inimaginable pour la Confédération des vins IGP de France (Vins IGP).

Mobilisation

« Avec la mention moût et vin, on remettait en cause l’origine » résume Christelle Jacquemot, la directrice des Vins IGP, qui ne retient pas un soupir de soulagement : « nous sommes rassurés par le vote des députés européens et par la mobilisation des parlementaires français ». Techniquement, ce vote séparé des trois amendements par rapport au reste du rapport de la Comagri a été obtenue par l’eurodéputée languedocienne Irène Tolleret (groupe Renew), qui note que ces trois propositions n’avaient pas été adoptés lors des compromis de la Comagri.

« C’était une proposition de souplesse sur les IGP. Mais cette souplesse était trop importante, elle pouvait remettre en cause l’équilibre des IGP. J’ai demandé un vote séparé en plénière, le sujet étant trop important pour que seuls les 46 députés de la commission Agri l’ait voté » explique Irène Tolleret, ajoutant que « les indications géographiques ont l’avantage de développer une production locale et non délocalisable sur laquelle nous créons de la valeur ».

Coup de botte italienne

Le texte adopté par le Parlement Européen va désormais être discuté avec la Commission Européenne et le Conseil Européen. Démarrant ce mardi 6 juin sous présidence suédoise, les discussions du trilogue vont être suivies par la filière IGP, qui va surveiller tout retour de la proposition d’extension aux moûts et vins de la règle du 85/15. Un connaisseur des arcanes bruxelloises glisse que ces trois amendements du rapporteur du texte, Paolo de Castro eurodéputé italien (Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates), étaient non seulement soutenus par le négoce européen, intéressé par un approvisionnement élargi en IGP, mais aussi par des vignobles transalpins voyant leurs capacités de production arriver à un palier, alors qu’ils ne peuvent plus planter. Ces opérateurs seraient tentés par la possibilité d’étendre leur bassin d’approvisionnement pour répondre aux demandes du marché… Voire régulariser certains usages. Vins IGP comme vins d’Ici et de Généralement Partout ?

 

 

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Tous les commentaires (2)
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Dominique Le 05 juin 2023 à 09:53:55
Merci Raynaud!! Tout à fait d?accord. Cette UE que les Français ont rejeté lors du référendum de 2005 et forcée illégalement par nos chers politiques qui chaque année sont aux ordres des G O P E, résultat : destruction de nos fleurons industriels , destructions notre indépendance énergétique, destruction de notre organisation de protection sociale , et destructions de l?exception française des appellations viticoles, agricoles, il nous faut sortir de cet asile de fous!
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Raynaud Bracke Le 04 juin 2023 à 11:42:05
Décidément on ne peut pas faire confiance à la sacro-sainte union européenne. Il a déjà fallu montrer les crocs pour que ne soit pas imposée à nos vignerons la "fabrication" (le mot est juste) de rosés par mélange de rouges et blancs. Là-dessus, et pour montrer que, maîtresse du jeu, elle ne capitulait pas facilement, la dite commission a filé un méchant croc en jambes à nos A.O.C. les "élévant" -quelle hypocrisie! - au rang d'A.O.P. Quant à nos Vins de Pays qui se montraient de plus en plus qualitatifs dans leurs diversités terroiristes, elle en a fait des "indiqués géographiques". Ah! qu'en termes galants ces crapuleries-là sont énoncées. "Mais c'est pas tout, mais c'est pas tout", comme chantait Bourvil dans La Tactique du Gendarme, le dernier coup de poignard dans le dos, c'est cette affirmation que "les I.G.P. avaint besoin d'un coup de ripolin (c'est pourtant eux, les penseurs de Bruxelles qui les ont créés, mais bon!) et qu'il convenait, question sans doute de "salut public", de réorienter leur statut. Les bons apôtres!.... Ces grands technocrates qui ne pensent qu'à banaliser la productioni viticole pour mieux laisser la voie libre aux spéculateurs et aux spécialistes des montages financiers, n'ont d'autre but que le profit. Quitte à pratiquement fermer les yeux . sur le trafic des fraudeurs. Ils devraienr relire l'histoire et se rappeler ce qu'ont donné les révoltes vigneronnes en Languedoc ou en Champagne.
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