ntre 5 et 90 % de dégâts observés en fonction des parcelles. C’est ce que rapporte le Bulletin de Santé du Végétal (BSV) d’Occitanie. Sans grande surprise, la principale responsable reste la sécheresse. Cependant, d’autres caractéristiques sont à noter. Julien Thiery, chef de service viticulture de la Chambre d'Agriculture des Pyrénées-Orientales constate « On observe globalement que les plus forts phénomènes de coulure sont présents sur les terres lourdes, dans les parcelles qui ont bénéficié d’une taille tardive et dans les endroits où les réserves en eau étaient très faibles. Il ne faut pas oublier, qu’ici, en une année, il n’est tombé que 200mm d’eau. Il s’agit de la pluviométrie moyenne dans le Sahara… »
La sécheresse extrême empêche les rameaux de dépasser 20 cm. Crédit photo : Julien Thiery
Dans le vignoble, les vignes qui ont réussi à pousser malgré la sécheresse dépassent rarement une vingtaine de centimètres de rameaux. Paradoxalement, on observe une très belle sortie de grappe, avec des inflorescences parfois plus grosses que les feuilles. La raison pour laquelle jusqu’à 90% de grappes sont touchées par la coulure s’explique dans le rééquilibrage de la plante : « En cette fin de floraison, la vigne se rattrape, se rééquilibre. En l’absence d’un nombre suffisant de feuilles le phénomène de coulure s’installe. On est face à un fait complétement inédit… » rapporte le chef du service viticulture.
"5 à 90% de coulure en fonction des parcelles" Crédit photo : Julien Thiery


L’expert explique également que dans le cas des parcelles taillées tardivement en deux fois, l’hypothèse probable serait que sans réserve en eau, les vignes ont utilisé ce qu’il leur restait pour faire partir les bourgeons terminaux et qu’au deuxième passage de taille, si les autres bourgeons avaient pu repartir et produire des grappes, le rééquilibrage de la vigne a donné lieu à un phénomène de coulure important.
« Les viticulteurs nous demandent quoi faire. On conseille seulement les engrais foliaires mais sans eau, pas de miracle... » raconte Julien Thiery. Il reste quand même optimiste quant à ses observations dans les plantiers : « Les plantiers ne s’en sortent pas trop mal. Les plants ont été bichonnés en pépinière et les parcelles ont souvent été arrosées. » Il s’inquiète tout de même pour l’avenir de la filière : « On ne va pas se mentir, ça risque d’être le coup de grâce pour certains vignerons et pour certaines structures économiques de la filière. »