La récurrence d’épisodes climatiques violents, qui touchent durablement les acteurs de la filière viticole, nous engage à repenser nos pratiques, qui se doivent d’être plus résilientes et respectueuse de l’environnement » pose le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, dans un courrier du 26 avril envoyé en réponse à la lettre du 29 juin 2022 du sénateur Daniel Laurent (Charente-Maritime) suite à de violents orages de grêle (ayant touché Bordeaux, Cognac, Gascogne…).
Pointant la réponse de la récente réforme de l’assurance récolte*, le ministre se dit « également conscient des préoccupations exprimées au sujet de la "moyenne olympique" » Le choix aux assurés se faisant aujourd’hui entre moyenne olympique quinquennale ou moyenne triennale. Alors que les aléas climatiques se succèdent (gel, grêle, sécheresse, mildiou…), ces modalités de calcul rendent caduque toute assurance se reposant sur eux pour les vignerons reprochant à ce système de ne pas prendre en compte la nouvelle donne du changement climatique.
« À long terme, le gouvernement portera ces préoccupations sur la référence historique auprès des instances de l’Union Européenne, afin de faire évoluer sa définition » indique Marc Fesneau dans son courrier, notant que « dans cette perspective, le gouvernement rendra dans les prochaines semaines un rapport au Parlement, tel que prévu par la loi du 2 mars 2022, pour rendre compte des initiatives menées à ce sujet ». Ayant entendu l’alerte du sénateur, et les inquiétudes du vignoble, le ministre reste cependant prudent, reprenant un argument des assureurs : « toutefois, dans certaines situations, l’augmentation de la fréquence des aléas climatiques peut conduire à ce que la référence "historique" perde sa réalité agronomique, qui rendrait difficile sa définition et son utilisation. »
* : En vigueur depuis le premier janvier 2023, l’assurance climatique nouvelle génération a trois niveaux d’action : « les aléas courants assumés par les agriculteurs, les aléas significatifs par les assureurs via les assurances multirisques climatiques subventionnées par l’État [et] les aléas exceptionnels déclencheront quant à eux une intervention de l’État y compris pour les agriculteurs non assurés » (à partir de 50 % de pertes de récolte pour la viticulture).