a viticulture est l’une des filières agricoles les plus challengées en matière de performances économiques, sociales et environnementales. Le principal enjeu de ces performances : la réduction de l’Indice de Fréquence de Traitement phytosanitaire, plus communément désigné par IFT.
Comme tout être vivant, la vigueur et le bon état nutritionnel de la vigne est un levier pour la rendre moins sensible aux attaques des bioagresseurs et aux stress abiotiques tels que des températures extrêmes, des excès ou des carences d’eau. C’est toute la problématique posée à l’occasion du webinaire “Et si la santé de la vigne passait par sa nutrition ?” organisé par La Factory de Vitisphere en association avec Fertiglobal. Les biostimulants et les couverts végétaux apparaissent comme de réels leviers de la nutrition de la vigne.
La biostimulation est un sujet sur lequel l’IFV travaille maintenant depuis plusieurs années aussi bien en milieux contrôlés qu’en conditions réelles. Si en milieux contrôlés, l’intérêt des biostimulants pour améliorer la physiologie est visible, Guillaume Delanoue, ingénieur à l’IFV, résume tout le challenge en plein champ entre d’une part l’application d’un stress volontaire appliqué à la vigne pour limiter son rendement favorisant ainsi la qualité de récolte et d’autre part, une stimulation de sa vigueur : “on les limite d’un côté et on les stimule de l’autre”.
Mohammed Mahboubi, directeur développement au sein de la Fertiglobal, société spécialisée dans les solutions de fertilisation et de biostimulants précise “notre technologie de biostimulant EnNuVi repose sur l’association de polyphénols et de micronutriments capable de renforcer la plante contre les stress biotiques et abiotiques”. Les composés des biostimulants agissent ainsi sur la capacité d’absorption des nutriments par la plante, favorisant une meilleure nutrition et par conséquent une meilleure vigueur pour faire face aux différents stress.
Les différents stress que subit la vigne impactent la balance oxydative au niveau des cellules de la plante et, par conséquent, sa vigueur. Romain Careghi, expert biostimulant au sein du Groupe Perret, acteur de la distribution en agrofournitures sur le pourtour méditerranéen le précise : “le végétal va gérer un équilibre au niveau de sa balance oxydative tout au long de son cycle. Des éléments réactifs de l'oxygène peuvent avoir tendance à s'accumuler (...) au niveau des cellules, dès lors que des stress se cumulent”. Tout l’enjeu est de développer les défenses immunitaires de la plante par la combinaison de biostimulants et d’éléments nutritifs.
Le second levier de la nutrition est l’implantation de couverts végétaux. Pilier des démarches agroécologiques, le principal objectif des couverts végétaux est la production de biomasse. Ceci dit, les couverts végétaux présentent d’autres vertus comme le rappelle Quentin Wathier, ingénieur et expert couverts en vigne chez Cérience : “les couverts vont avoir pour fonction de protéger le sol, de lutter contre l’érosion notamment sur des pentes lors de fortes précipitations, (...) de structurer le sol, (…) de concurrencer les adventices, de limiter l’impact des fortes chaleurs par la couverture du sol et la rétention d’eau”. Quant au choix et au mélange des espèces à implanter, celui-ci dépendra des objectifs recherchés comme le détaille le jeune ingénieur au cours de ce webinaire.