’est Jacques Peyrondet, fondateur d’Addeo, PME spécialisée dans le numérique et la formation, invité des Vinitiques pour sa 22ème édition, qui a planté le décor, ce 20 avril, à la technopole de Montesquieu en Gironde.
A la question « numérique et formation : une arrivée à maturité ? », ce dernier a d’abord rappelé que c’est dans les années 1995, que l’e-learning fait son apparition. « Dès lors, la massification s’impose. Et la pédagogie fait un retour en arrière » estime-t-il. 2012 : les MOOC débarquent. En 2015, le digital learning offrira une revanche pour la pédagogie, car plusieurs modalités d’apprentissage vont se côtoyer : à distance, en présentiel, dirigé, auto dirigé, synchrone, asynchrone, transmitif, collaboratif.
Les ressources que sont les plates formes, les prestataires tels que les créateurs de contenus, les hébergeurs ou encore les spécialistes de l’ingénierie et conseils se mettent en place. « La maturité du numérique et de la formation est bien réelle » souligne-t-il. Parmi les marqueurs de cette maturité, il faut noter le virage donné par la loi du 5 septembre 2018 : la formation multimodale devient légalement finançable. Autre marqueur non négligeable : l’acceptation sociale : peut-on avoir confiance dans ces formations multimodales ?


Une certitude pour Jacques Peyrondet : Avec le covid, la crise, un grand accélérateur est donné au digital learning. Mais ce n’est pas fini. Une autre page s’ouvre avec l’apport des neurosciences et de nouvelles étapes dans l’interface homme-machine.
Reste des défis à résoudre pour Jacques Peyrondet : la certification des examens à distance, la montée en compétence des professionnels de la formation.
Et une inquiétude : la fracture numérique et l’illettrisme. Le constat est sans appel. 7% de la population adulte âgée de 18 à 65 ans ayant été scolarisée en France est en situation d’illettrisme. Et selon l’Insee, une personne sur 4 ne sait pas s’informer et une sur 5 est incapable de communiquer via Internet.
Au sein de l’Eplefpa qui regroupe un millier d’élèves et 700 apprentis de lycées agricoles et viticoles en Gironde, on utilise les outils numériques. Ainsi un outil de simulateur qui permet de régler des pulvérisateurs, est à disposition. « Plus de 90% des pulvérisateurs en service dans les entreprises présentent un mauvais réglage. On s’aperçoit que la prise de conscience du danger d’exposition est encore trop faible et que les temps de formation « trop courts » ne permettent pas d’obtenir des résultats suffisants » indique Emilie Reynier, directrice adjointe de l’Eplefpa. Un discours bien compris par la société Studio Nyx à Angoulême qui a développé un programme baptisé "Vinum".
« Nous avons récolté les besoins des enseignants pour créer des outils de formation. Vinum, c’est un peu la modernisation du manuel scolaire » indique Romain Soulié, son dirigeant. Vinum s’articule autour de quatre services : E-CAB, un outil de formation à la conduite d’engins agricoles, Ampelos pour la taille de la vigne qui sera présenté au SITEVI 2023, et E-Maint pour la maintenance des engins agricoles, viticoles et forestiers, qui est en cours de conception.
De son côté, Enora Le Roy, a présenté sa société « Le vin sur la lune ». Une école hybride, tout à la fois école et accompagnateur à la digitalisation : micro learning, e-learning, classe virtuelle, blended-learning, gamification. La palette est large. Sa devise : « apprenez ou vous le voulez et quand vous le souhaitez ».