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Le repli des phytos "n’est pas terminé et le risque est qu’il s’accélère encore"
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Parole de ministre
Le repli des phytos "n’est pas terminé et le risque est qu’il s’accélère encore"

Si le nombre de matières actives ne cesse de se réduire pour protéger les parcelles agricoles, le ministre promet de garder la main politique sur les orientations scientifiques venant de l’ANSES.
Par Alexandre Abellan Le 04 avril 2023
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Le repli des phytos
Marc Fesneau (au centre), lors d'une rencontre en 2022 avec Christiane Lambert et Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA. - crédit photo : DR
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our le monde agricole en général, et celui viticole en particulier, le constat est là : l’arsenal phytosanitaire se réduit comme peau de chagrin. « Nous sommes confrontés à une réduction importante du nombre de substances actives au niveau européen. Ce mouvement n’est pas terminé et le risque est qu’il s’accélère encore. C’est un fait, et nous devons agir collectivement pour vous donner les moyens de le faire » pose le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, ce jeudi 30 mars à Angers en clôture du Congrès de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA). Soulignant que « les agriculteurs ne peuvent pas vivre de dérogations en dérogations, et de dérogations en interdictions peu ou mal planifiées », le ministre souhaite « donner de la visibilité à nos filières » avec de « l’anticipation, en assumant le temps long des cycles agricoles et de la recherche, qui doit nous permettre de les trouver ».

« Je ne serai pas le ministre qui abandonnera des décisions stratégiques pour notre souveraineté alimentaire à la seule appréciation d’une agence » lance Marc Fesneau, visant clairement l’Agence National de Sécurité Sanitaire (ANSES). Pour le ministre, « l’Anses n’a pas vocation à décider de tout, tout le temps, en dehors du champ européen, et sans jamais penser les conséquences pour nos filières. » Dernier exemple en date, la décision du 15 février dernier : « afin de préserver la qualité des ressources en eau, l’Anses engage la procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachlore », un herbicide racinaire utilisé en grandes cultures. Mac Fesneau vient d’envoyer à la direction de l’ANSES une lettre, publiée sur les réseaux sociaux pour réviser cette décision et « poser correctement le débat et changer de méthode pour avancer » comme l’indique le ministre sur Twitter.

Intérêts supérieurs

« Et d’ici quelques jours, je prendrai d’autres décisions fortes pour remettre les choses à plat et être en capacité de décider, en responsabilité, de la manière dont les décisions de l’ANSES doivent être appliquées au regard de certains intérêts supérieurs, comme celui de notre souveraineté alimentaire et agricole » indique à Angers Marc Fesneau, qui va réunir ce 5 avril les filières agricoles pour créer un groupe de travail opérationnel et un comité stratégique dédiés, comme annoncé lors du dernier Salon International de l’Agriculture par la première ministre, Élisabeth Borne.

« Rien ne se fera sans changement de méthode. Merci d’avoir écouté la FNSEA lors du Salon de l’Agriculture pour la planification de l’homologation des produits phytosanitaires » indique à la tribune Christiane Lambert, pour la clôture de sa présidence de la FNSEA, martelant : « pas d’interdiction sans solution, plus de temps et de moyens pour la recherche et un strict respect du cadre européen. C’est un premier pas nécessaire mais insuffisant. Nous attendons des éléments clairs aujourd’hui. »

Reprenant « le film des mauvaises décisions politiques françaises marquantes » sur le dossier, Christiane Lambert rappelle en 2007 le « Grenelle de l’Environnement, moins 50 % de phytosanitaires promis en 3 ans. Sans solutions, sans moyens pour la recherche, sans accompagnement. L’illusion créée chez tous nos compatriotes qu’il suffit d’un claquement de doigt pour atteindre ce résultat. Le seul résultat obtenu, c’est une agriculture culpabilisée et mise à l’index. » Puis en « 2014 : Le Ministre de l’Agriculture [NDLR : Stéphane Le Foll] lâche la décision politique de l’homologation des produits phytosanitaires à une agence : l’ANSES. L’Etat se dédouane d’assumer la décision politique au terme d’une analyse bénéfice/risque difficile mais indispensable quand un intérêt supérieur prime. »

N'importons pas l'agriculture dont nous ne voulons pas

À noter que l’autre slogan de la FNSEA, le « n'importons pas l'agriculture dont nous ne voulons pas » se traduit dans l’arrêté du 16 mars dernier « portant suspension d'introduction, d'importation et de mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux en France de cerises fraîches destinées à l'alimentation produites dans un pays autorisant le traitement des cerisiers avec des produits phytopharmaceutiques contenant la substance active phosmet ». La FNSEA indique à Vitisphere que la culture de la vigne n'est actuellement pas confrontée à des impasses issues d'interdictions de pesticides.

 

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Tous les commentaires (2)
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Pedrovino Le 04 avril 2023 à 23:00:39
S'opposer à l'Anses (et à l'Europe dans quelques semaines) et globalement à la science est un scandale absolu. MF devrait mettre plus d'énergie à identifier des solutions alternatives que de céder à la facilité.
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gm Le 04 avril 2023 à 10:30:39
Il y aurait eu une aberration à interdire les cerises traitées au diméthoate et phosmet, sans interdire aussi leur importation, puisque là ce sont les résidus sur le fruit qui créaient un danger pour la santé. Il n'y a d'ailleurs pas eu de problème pour prendre l'arrêté nécessaire. Pour le S-métolachlore, le ministre FESNEAU pose un faux argument dans sa lettre ouverte sur twitter : là le problème est la pollution de l'eau potable, donc il y a bien un intérêt environnemental et sanitaire à l'interdire en France, même en continuant d' importer des productions similaires. Si les espagnols sont d'accord pour polluer leur eau potable pour nourrir les français, c'est leur problème démocratique et sanitaire. C'est ainsi seulement pour des considérations ECONOMIQUES que M.FESNEAU entend laisser s'aggraver la contamination de l'eau potable que les bouseux que nous sommes buvons. C'est tellement désespérant de voir que ce ministre et la profession agricole n'ont tiré aucun enseignement du scandale du chlordécone.
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