ursis pour l’accès aux aides européennes et le maintien de certains phytos dans le vignoble. Ayant senti le vent du boulet, l’agriculture européenne n’en est que plus soulagée d’être exclue de l’acte délégué sur la biodiversité préparé par la Commission Européenne dans le cadre de la taxonomie verte. Soit l’outil de classification des activités économiques européen pour ne financer que celles jugées durables. Les premières propositions du règlement biodiversité auraient pu conduire à de fortes contraintes viticoles pour accéder aux aides européennes, comme mettre en place des zones de conservation de la biodiversité, pour encadrer la fertilisation azotée, pour limiter les traitements phytosanitaires (de synthèse, mais pas que : le cuivre étant potentiellement dans le viseur)…
Suscitant de vives craintes dans le vignoble communautaire, ce report a été annoncé à des organisations européennes par Mairead McGuiness, la commissaire européenne aux services financiers. « Il convient de saluer la responsabilité dont la commissaire McGuinness a fait preuve et décidant de reporter la proposition d’acte déléguée relative à l’agriculture » indique à Vitisphere Yves Madre, le directeur du think-tank Farm Europe.


L’agronome pointe qu’« il n’en demeure pas moins que les recommandations émises par le groupe experts de la commission sont très déconnectées de la réalité et des finalités politiques, économiques et environnementales recherchées. Elles tendraient à aller même à l’opposé dans le monde réel. Tout l’enjeu est donc de construire des recommandations cohérentes et calibrées pour les secteurs agricoles et que la commission reprenne donc le travail sur cela. C’est tout l’enjeu et il est majeur. » Le délai obtenu est autant de réflexion que d’action.