iticulteurs bio à Bellegarde, dans le Gard, Romain et son père Georges Teissonnière, vont bientôt voir revenir de précieux auxiliaires dans leurs vignes.
Ce 15 mars, le gérant de la société Agrinichoirs Brice le Maire leur a installé 10 nichoirs à mésanges bleues et charbonnières et 10 gîtes à chauves-souris pipistrelles. Les premiers ont été fixés à des piquets au milieu des vignes, les seconds attachés à des poteaux en bordure de parcelles sur un peu plus d’un hectare.
« Cette initiative du syndicat nous permet d’en faire encore un peu plus pour la biodiversité » se réjouit Romain Teissonnière, qui sème déjà des couverts végétaux, fait pâturer des troupeaux pour moins travailler ses sols, met en place la confusion sexuelle, et vient de planter des haies et un millier d’arbres.
14 autres vignerons de l’appellation Costières de Nîmes profitent de l’opération. « Nous avons réuni 9 000 € avec le soutien de l’Agence de l’eau. De quoi financer 300 nichoirs à hauteur de 80 % » détaille Aurélie Pujol, directrice de l’AOC, dont l’objectif est double : « montrer que les viticulteurs peuvent avoir un impact positif sur l’environnement, et faire en sorte que ce dernier leur rende service ».
« Chaque nuit d’été, une chauve-souris peut consommer près d’un kilo de papillons, comme les vers de la grappe. Entre avril et juillet, les couples de mésanges ramènent quant à eux chercher 18 000 insectes à leur nichée, sachant qu’ils peuvent en faire trois par an, et qu’ils ne s’éloignent pas à plus de 100 mètres du nid » assure Brice le Maire.
Fin août, quand toutes les nichées de mésanges se seront envolées et que les chauves-souris seront à leur pic d’activité, le spécialiste de la biodiversité retournera chez chaque vigneron pour évaluer les niveaux d’occupation, comme il le fait déjà pour 15 000 autres nichoirs implantés dans la majorité des vignobles français. « En général, 60 % des abris installés dans les vignes sont occupés au bout de 3 ans, estime-t-il. Beaucoup de mes clients ont constaté une baisse de la pression des tordeuses et traitent moins qu’avant ».
« Avec 80 % de nos 3 781 hectares certifiés par un label agroenvironnemental, nous faisons déjà figure de bons élèves de la Vallée du Rhône mais nous n’allons pas en rester là » annonce Aurélie Pujol, qui entend réitérer l’opération en 2024, et travailler sur la plantation de haies.