’était une des mesures décidées suite à la manifestation bordelaise du 6 décembre dernier. La préfète de région, qui avait reçu une délégation de manifestants, avait commandé une enquête de recensement des viticulteurs en difficulté par la Chambre d’agriculture de Gironde (CA 33) auprès des viticulteurs du département. Ce recensement s’inscrivait dans le cadre de la cellule de crise viticole mise en place à cette occasion.
Clôturée le 15 janvier, les résultats de cette enquête mettent en lumière « l'ampleur de la crise qui touche le vignoble bordelais », valide un communiqué de la CA 33. « Le département compte environ 4000 exploitants dont l’activité principale est la viticulture. 1320 répondants se sont déclarés en difficulté », affine Thierry Mazet, directeur général de la Chambre d’agriculture girondine.


Plus marquant encore, « plus d'un quart d'entre eux veulent arrêter totalement leurs activités et procéder à l'arrachage total de leurs vignes », poursuit le communiqué de la CA 33. « Ces chiffres viennent confirmer ce qui était pressenti. La grande majorité des exploitants souhaite néanmoins poursuivre son activité viticole malgré les difficultés actuelles, en procédant pour certains à des arrachages partiels dans l'objectif de diversifier leurs productions », reprend Thierry Mazet.
Parmi eux, beaucoup des répondants envisagent de s'engager vers d'autres productions végétales, « oliviers et noisetiers étant les plus citées ». Les démarches d'œnotourisme et agritourisme sont également plébiscitées parmi les orientations de diversification à privilégier. L’enquête visait également à évaluer les difficultés des propriétaires bailleurs. « Une centaine se sont déclarés, très souvent des viticulteurs retraités, exprimant des difficultés en raison de fermages impayés en totalité ou partiellement. Cela complique leur situation alors que ce revenu est fondamental dans le cadre de leur retraite », situe encore le directeur général de la CA 33.
Des résultats plus approfondis et détaillés concernant les profils des viticulteurs concernés seront présentés lors de la prochaine cellule de crise réunissant état, région, département et représentants des organisations professionnelles. Celle-ci devrait se dérouler d’ici la fin du mois de janvier. La Chambre d’agriculture de Gironde indique dès à présent qu’elle va entrer en contact avec les viticulteurs intéressés par une diversification de leur activité « pour leur proposer un accompagnement à la fois technique, économique et financier », poursuit un communiqué. Les conseillers de la chambre consulaire se rapprocheront également des répondants désirant procéder à une cessation complète ou ayant exprimé des demandes spécifiques pour les accompagner dans leurs démarches.