e revers réglementaire dure pour l’usage de la marque Sud de France sur les bouteilles de vin. En vertu de l'article 55 du règlement européen n° 2019/33 dédié aux Indications Géographiques (IG), « l'utilisation d'une mention géographique [est réservée] aux seules étiquettes des vins bénéficiant d'une Appellation d'Origine Protégée (AOP) ou d'une Indication Géographique Protégée (IGP) dont le cahier des charges prévoit la référence spécifique à une unité géographique plus grande que celle de l'AOP ou de l'IGP » explique dans une réponse écrite le ministère de l'agriculture, interpellé au Sénat sur le sujet, ajoutant que « la dénomination "Sud de France "ne correspond pas à une unité géographique au sens du règlement précité. Il n'est donc pas possible de l'intégrer dans les cahiers des charges des AOP ou IGP concernées, ni de la faire figurer par conséquent sur l'étiquetage de bouteilles de vin. »
Pas de quoi répondre au sénateur Sébastien Pla (Aude, Parti Socialiste), qui citait déjà dans sa question le cadre réglementaire, mais demandait surtout un moratoire. L’élu arguant que 7 000 vins d’Occitanie utilisent la bannière, car « depuis 16 ans, de nombreux vignerons, caves coopératives et négociants utilisent, de façon volontaire, et avec le soutien de la région, la mention "Sud de France" pour leur communication ainsi que sur les étiquettes des produits qu'ils commercialisent ». Pour le sénateur, « la suppression brutale de la marque "Sud de France" des étiquettes provoquerait une perte de valeur pour la filière vin de la région et des coûts de marketing et de logistique pour le changement des étiquettes ». Demandant un décret en conseil de ministre pour modifier le « nom du bassin viticole Languedoc-Roussillon en "Sud de France" » et résoudre cet imbroglio, Sébastien Pla n’a pas eu de réponse sur ce point.
Les seules perspectives ouvertes par le ministère sont que « les services de l'État, en lien avec l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), échangent actuellement de façon étroite avec les services de la région Occitanie pour normaliser la situation et définir les conditions de poursuite de la promotion d'une marque d'identité régionale qui soit compatible avec la réglementation européenne sur les IG viticoles ». Le ministère ajoutant que la bannière « peut toutefois continuer à être utilisée en tant que bannière collective visant à promouvoir des produits sur des salons, sous forme de stands notamment ».