ne équipe de professeurs l’AgroParisTech et de chercheurs de l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) vient de quantifier les superficies agricoles et viticoles situées de 3 à 20 mètres autour de zones d’habitation dont lesquelles les traitements phytos ont été interdits par l’arrêté du 27 décembre 2019.
A partir de la base de données sur les immeubles résidentiels BD Topo et du site SIPA mis à jour chaque année après déclarations PAC des agriculteurs et couvrant 72 % des vignes, les agronomes ont calculé que « 0,2 %, 5 %, 16 % et 29 % de la superficie agricole nationale totale sont situés à moins de 10 m, 50 m, 100 m, ou de 150 m (distance préconisée par certaines ONG environnementales telles que Générations Futures, NDLR) des bâtiments résidentiels ».
Ils expliquent avoir pris en compte les distances aux bâtiments résidentiels et non celles à la limite extérieure de l'espace d'agrément non bâti entourant les bâtiments, et pensent avoir sous-estimé la taille des zones tampons telles que définies par le gouvernement. Mais d’après eux, seuls 3% des vignobles sont concernés par une distance de sécurité riverain (DSR) pouvant être réduite à 3 mètres selon les produits et l'utilisation de matériel de pulvérisation réduisant la dérive.
Si, « selon la définition actuelle du gouvernement français (c'est-à-dire 3-20 m aux habitations), les zones tampons sans pesticides ne sont pas susceptibles d'avoir un fort impact sur la production agricole à l'échelle nationale, car seulement 0,2 % de la superficie agricole nationale totale se trouve à moins de 10 m des bâtiments résidentiels, des zones tampons plus larges pourraient avoir des effets importants sur la production agricole. L'exemple le plus frappant est celui des vignobles, dont 27 % et 45 % de la superficie nationale se trouvent respectivement à moins de 100 m et 150 m des bâtiments résidentiels » indiquent les chercheurs, précisant qu’une réduction de l'intensité d'utilisation des produits anti-mildiou et autres pourritures de la grappe s'accompagneraient probablement d'une forte réduction du rendement en raisins.