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ce jour aucun produit de biocontrôle n’est homologué contre le black-rot. Mais certains seraient-ils efficaces contre le parasite ? « Le bicarbonate de potassium et le phosphate de potassium sont deux candidats intéressants », a expliqué Xavier Burgun, ingénieur à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), lors de la conférence « Intégrer des produits de biocontrôle dans la protection du vignoble », qui s’est tenue le 30 novembre dernier au salon Vinitech (à Bordeaux). Xavier Burgun pilote le programme zéro black-rot dont l’objectif est d’identifier des produits de biocontrôle actifs contre le black-rot pour pouvoir les intégrer dans les programmes de protection. Ce projet mené en collaboration avec l’Inrae a démarré par un screening en laboratoire de différents produits, puis par des essais au champ. Les premiers résultats sont encourageants.
En 2021, l’expert a suivi trois essais : un en Midi-Pyrénées sur du Voltis, un à Cognac sur de l’Ugni-blanc et un autre en Auvergne Rhône-Alpes sur du Gamay. Il y a testé l’huile essentielle d’orange douce à la dose d’1,2 l/ha, le soufre mouillable (à 6 kg), l’Armicarb (à 5 kg), le sulfate de cuivre (à 2,5 kg) et le phosphonate de potassium (à 4 l). Les produits ont été appliqués seuls à des cadences régulières : tous les 15 jours dans la parcelle de Midi-Pyrénées, tous les 7 à 10 jours dans celle de Cognac et tous les 10 jours dans celle d’Auvergne Rhône-Alpes. « La pression a été assez forte voire même très forte à Cognac où il y a eu une inoculation du black-rot », a précisé Xavier Burgun. Les résultats ? « Par rapport au témoin non traité, il y a eu une réduction des dégâts sur grappe avec l’Armicarb (bicarbonate de potassium), le phosphonate, le soufre et 500 g de cuivre. En revanche, l’huile essentielle d’orange n’a eu aucun effet. A voir si en associant les produits, on peut arriver à de meilleures efficacités ».
En 2022, à Bordeaux, les expérimentateurs ont mené un autre essai en conditions naturelles dans une parcelle de Floréal et une parcelle de Souvignier gris. Ils ont testé les modalités suivantes : Limocide (0,8 %), bouillie bordelaise (200 g cu métal), Redeli (2,5 l), Etonan à dose réduite (1,67 l), Etonan à 3 l, Microthiol à 4 kg et une association de Microthiol (4 kg) et d’Etonan (3 l). Les expérimentateurs ont réalisé 8 applications à des cadences de 7 à 10 jours du stade « boutons floraux séparés » à fermeture de la grappe. Les résultats ? Pour le souvignier gris, dans un contexte de pression faible avec des dégâts hétérogènes, seul le cuivre s’est différencié du témoin non traité. Pour le Floréal, la pression a été très forte. Dans ces conditions, les experts n’ont pas noté d’effet du Limocide (huile essentielle d’orange douce), ni du Redeli, ni du cuivre. En revanche ils ont confirmé l’intérêt du phosphonate de potassium (Etonan) et du soufre mouillable, l’association des deux apportant un plus.
Dans un autre essai réalisé en Midi-Pyrénées sur du voltis, les experts ont comparé l’Armicarb (3 l/ha), le soufre mouillable Whisper (4 l/ha), Etonan ( 3 l/ha), Armicarb (3 l) + Whisper (4 l), Etonan (3 l) + Whisper (4 l) et Polyram (2 l), un produit conventionnel à base de métirame de zinc homologué contre le black-rot qui a servi de référence. Pour chaque modalité, les expérimentateurs ont fait cinq applications. Là encore, Armicarb (bicarbonate de potassium) et Etonan (phosphonate) appliqués seuls ont eu un effet sur le black-rot. L’association de l’un ou l’autre de ces produits avec le soufre en a renforcé l’efficacité. Toutefois, cette efficacité est restée inférieure à celle de la référence Polyram. Les essais vont se poursuivre en 2023 avec d’autres biosolutions.
