our Serge Tintané, pas de doute : les vignobles à hauts rendements dédiés aux Vins de France sont rentables. A condition que leurs débouchés soient assurés et qu’ils soient conduits à bon escient (taille mécanique, fertirrigation…). Le 30 novembre, à Vinitech, ce vigneron gersois, vice-président de l’Anivin de France, a présenté les premiers résultats économiques des vignobles pilotes plantés dans l’Aude, l’un à Bram, l’autre à Ouveillan, selon les consignes de cette interprofession.
Cette année, l’un a donné sa première récolte de chardonnay (en deuxième feuille), l’autre sa deuxième vendange (en troisième feuille) : 7 t/ha dans le premier cas et 15 t/ha dans le second. Serge Tintané a annoncé un revenu moyen de 2 487 €/ha sur ces 30 ha plantés de chardonnay, ce cépage étant vendu 100 €/hl.
« Sur ces vignobles [dédiés aux vins de France], l’objectif de production se situe entre 15 et 20 t/ha, a-t-il poursuivi. La marge que l’on obtient dès la 3ème année de production est comprise entre 4 954 et 6 708 €/ha. C’est garanti ». A condition d’obtenir 100 €/hl. Pour arriver à cette fourchette, l’Anivin a tenu compte les coûts de production engagés par les producteurs.
De cette première expérience, l’Anivin de France tiré un calculateur de coût qu’elle met à libre disposition sur son site afin que tout producteur puisse faire ses simulations avant de se lancer.
Pour achever de convaincre son auditoire, l’interprofession a ouvert quelques bouteilles. De cabernet sauvignon d’abord, récolté à 10 t/ha en troisième feuille, à Bram. Avec 15 t/ha en troisième feuille, on s’attendait à un vin maigre et court. Erreur. Première surprise, la couleur : intense, profonde. Deuxième surprise : en bouche, un vin très parfumé et d’une incroyable souplesse. Il a fallu un peu de thermo pour arriver à ce résultat qui a de quoi séduire les néophytes en matière de vin.
Place ensuite à un floréal récolté à 15 t/ha, en 5ème feuille. Un vin très aromatique, très thiolé, savoureux, équilibré. Encore un beau produit. Le troisième et dernier vin que l’Avinin a servi était un chardonnay. De très bonne tenue également, mais le moins surprenant des trois. Preuve que l’on peut faire de beaux produits, y compris des rouges, à hauts rendement,