Décrire, Evaluer, et Optimiser les Pratiques Phytosanitaires » : tels sont les objectifs de Devopp, une nouvelle application dévoilée sur le salon Vinitech.
« Devopp va analyser gratuitement le calendrier phytosanitaire des viticulteurs selon une grille rassemblant plus de 70 indicateurs regroupés au sein de 8 catégories telles que l’indice de fréquence de traitement (IFT), qu’il soit global ou ciblé sur le mildiou, l’oïdium, le black-rot ou le botrytis ; le biocontrôle ; la gestion des résistances ; ou le cuivre » indique Antoine Verdy, directeur du groupement de défense contre les organismes nuisibles (GDON) du Libournais, lors d’une conférence consacrée à cette nouvelle application.
Cette application codéveloppée par le Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON) et le Groupement d’intérêt public (GIP) Aménagement du territoire et gestion des risques (ATGERI) dans le cadre du programme VitiREV visant à réduire le recours aux pesticides sera gratuitement mise à disposition de tous les professionnels de la filière viticole de Nouvelle-Aquitaine début 2023.
Les viticulteurs y rentreront leurs itinéraires techniques en 20 minutes. « L’opération est très simple. Il suffit d’indiquer la surface concernée et l’appellation, de renseigner la date de traitement, le produit utilisé à l’aide d’une liste déroulante pontée sur la base Lexagri mise à jour une fois par an, le passage ou non en mélange, et la dose ou la quantité » détaille Hélène Brouillard, ingénieur d’études pour le GIP à Bordeaux.
Une fois anonymisées, les données renseignées viendront alimenter les moyennes territoriales de l’observatoire Vitidata.
L’utilisateur pourra comparer ses pratiques à la médiane de celles de ses confrères de sa commune, de son appellation, du bassin viticole, ou de la Région. « Il identifiera facilement ses leviers d’amélioration, que ce soit sur l’utilisation du glyphosate, du cuivre (à un moment donné ou sur l’ensemble de la campagne) ou la gestion du risque de résistance aux maladies en lien avec la note technique de l’IFV » reprend Antoine Verdy.
Il pourra également télécharger différents documents tels que le bilan technique ou le registre phyto.
« Les données ne seront jamais utilisées à des fins commerciales et ne pourront servir à aucun contrôle » assure Antoine Verdy, précisant que le GIP, propriétaire de la base, sait parfaitement se protéger du piratage, le ministère de l’Agriculture lui faisant d’ailleurs confiance dans la gestion de la grippe aviaire.
Le viticulteur aura en revanche la possibilité de partager ses données à un autre utilisateur, « comme un animateur de groupe SME ou 30 000 », à son organisme de défense et de gestion (ODG), ou à une structure partenaire, telle qu’une chambre d’agriculture, ou une interprofession.
Le GDON du Libournais et le GIP ont prévu une interface spécifique pour les techniciens viticoles, avec un tableau de bord regroupant les données des viticulteurs qu’ils conseillent.
Les chambres ou ODG bénéficieront également d’un mode particulier de connexion leur permettant par exemple d’évaluer le recours à la confusion sexuelle et d’étudier différentes pratiques vertueuses sur leur territoire.