e premier semestre 2022, la France a exporté 7 millions d’hectolitres de vins pour un chiffre d’affaires de 5,8 milliards d’euros d’après les données douanières compilées par l’agence Business France. Soit respectivement -3 % en volume et +13 % en valeur par rapport au premier semestre 2021. Une forte croissance de la valorisation en cours depuis trois ans, désormais renforcée par l’inflation note Adrien Boussard, le référent sectoriel pour les vins et spiritueux de l’agence Business France. Qui rappelle la petite récolte 2021, jouant sur les disponibilités et donc sur les cours.
La premiumisation des exportations françaises s’appuie sur la baisse des expéditions de vin en vrac (passant de 13 à 9 % des volumes entre les premiers semestres 2021 et 2022) et de bag-in-box (de 4 à 3 %), quand les bouteilles augmentent pour les vins tranquilles (de 71 à 73 %) et effervescents (13 à 15 %). Ce renforcement des expéditions conditionnés à plus forte valeur ajoutée est encore plus net en termes de chiffres d’affaires : les bouteilles passent de 56 à 62 % de la valeur, les effervescents de 30 à 34 %. Le bond des valorisations est porté par les vins effervescent, et notamment la Champagne (+23 % des volumes). Les vins de Provence sont l’autre appellation bien orientée (+4 %), quand les autres AOP encaissent des chutes marquées (-17 % en Beaujolais, -12 % en Bourgogne, -10 % en Languedoc-Roussillon, -10 % à Bordeaux…).
Parmi les destinations des vins français, Business France note une évolution de taille : l’Allemagne passe deuxième en volume (avec 1,01 million hl pour 426 millions €, respectivement -8 et +12 %), étant doublée par les États-Unis (1,04 million hl pour 1,2 milliard €, -5 et +13 %). La demande allemande de vin en vrac chutant plus fortement que la consommation américaine. Si Adrien Boussard précise que cette tendance doit être confirmée sur le second semestre, ce bond des importations américaines témoigne d’un effet de change porteur sur le premier marché de consommation mondiale des vins (qui privilégie cependant les vins du nouveau monde, en hausse, quand ceux de l’ancien monde reculent).
Troisième destination en volume, la Grande-Bretagne est particulièrement dynamique (+9 % en volume après une année 2021 post-Brexit en demi-teinte, malgré une forte offensive des vins d’Australie sur le vrac), suivie par la Belgique (+3 %), les Pays-Bas (+10 %) et la Chine (-30 % en volume et -15 % en valeur avec 351 000 hl et 238 millions €, avec des reconfinements covid peu propices à la relance). À noter que Singapour prend la dixième place de Hong Kong en valeur : respectivement 214 et 182 millions € (soit +14 % et -26 %). De quoi confirmer le positionnement de Singapour comme hub commercial de l’Asie.