En 2023, les prix des marchés du gaz et de l’électricité seront plus de 10 fois supérieurs à ceux de 2020 » pose un communiqué de Matignon. Ce 27 octobre, la première ministre, Élisabeth Borne, annonce dans un discours des aides aux « TPE qui ne bénéficient pas du bouclier tarifaire » et aux PME avec "l’amortisseur électricité" qui « s’appliquera aux contrats pour 2023, y compris ceux déjà signés ». Sur les factures d’électricités, les pouvoirs publics vont prendre « en charge la moitié des surcoûts, au-delà d’un prix de référence, de 325 euros par MWh » indique la chef du gouvernement, pour qui cet "amortisseur électricité" « permettra aux entreprises concernées de mieux faire face pour les mois à venir ».
Alors que les renouvellements de contrats donnent lieu à de mauvaises surprises, le gouvernement incite les énergéticiens à donner suite à chaque demande de devis. « Certaines entreprises et collectivités n’arrivaient pas à renouveler leurs contrats – ou alors à des prix prohibitifs. C’est pourquoi, le Gouvernement a demandé aux fournisseurs d’électricité de s’engager à proposer au moins une offre à tout client qui en ferait la demande » annonce Élisabeth Borne, qui rappelle que « pour permettre aux entreprises et aux collectivités de vérifier que les offres reçues ne sont pas abusives, la Commission de régulation de l’énergie publie désormais chaque semaine une grille tarifaire de référence ».
Pour la filière des vins et spiritueux, cette nouvelle aide pourrait amortir le coup dur des surcoûts, directs et indirects. « Le sujet n’est pas uniquement et simplement une aide pour l’énergie des entreprises du secteur vitivinicole, notre problème ce sont nos matières premières d’une part et l’inflation d’autre part » déclarait récemment Anne Haller, la vice-présidente du groupe de travail sur le vin du Copa-Cogeca (Comité des Organisations Professionnelles Agricoles de l'Union européenne et Comité Général de la Coopération Agricole de l'Union européenne). Ajoutant que « ce que l’on souhaite, c’est un dispositif d’accompagnement pour que nos fournisseurs puissent travailler correctement et nous fournir des matières sèches, du matériel, des engrais, dans des conditions tarifaires raisonnables. »
Chiffrée, la flambée des coûts de l’énergie et des matières premières qui en découle donne le tournis. D’après la Fédération Française des Spiritueux, les hausses enregistrées depuis le premier janvier sont de 40 à 60 % pour le verre, 20 à 40 % pour le carton, 50 à 100 % pour le gaz, 100 à 300 % pour l’électricité, 10 à 20 % pour les transports… Sachant qu’« à ces hausses de prix s’ajoutent des difficultés d’approvisionnement pour les producteurs qui peinent à accéder aux matières humides (ingrédients, matières premières...) comme sèches (bouteilles en verre, étiquettes...) pourtant indispensables à l’élaboration de leurs produits » alerte la FFS.
Dans un communiqué ce 28 octobre, la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA) reste inquiète. Si « ces mesures vont dans le bon sens », le syndicat estime dans n communiqué que « nous sommes encore loin du bouclier tarifaire que nous appelions de nos vœux. Nous déplorons en effet que sur le premier niveau de protection, à savoir le bouclier tarifaire pour les TPE, le plafond de puissance électrique de 36 kVA continue à s'appliquer. De nombreuses exploitations électro-intensives se voient donc exclues. Nous demandons que toutes les TPE puissent bénéficier de ce bouclier sur les tarifs de l'électricité, d'autant que ce plafond n'est pas un critère communautaire ! »


Matignon ajoute également militer « fortement au niveau européen pour mettre en place, en Europe, un mécanisme permettant de découpler les prix du gaz et de l’électricité, et donc de réduire les prix de l’énergie sur les marchés de gros ».