l y a quelques jours, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a rendu son verdict sur l’utilisation des drones pour traiter les vignes en pente d’au moins 30%.
Après analyses des résultats de dizaines d’essais sur la qualité des dépôts de phytos, l’efficacité contre le mildiou et l’oïdium, ou l’exposition des viticulteurs et de celles des riverains, les experts ont jugé la technique moins efficiente que le chenillard ou le pulvérisateur à dos.
L’association des professionnels de l’application par drones autonomes et télépilotés (Apadat) tient à rappeler qu’il ressort de l’expertise que la dérive de pulvérisation générée par le drone pourrait être diminuée par différents moyens tels que l’utilisation de buses à réduction de dérive ou l’adaptation du plan de vol avec diminution de la hauteur de vol.
« L’Anses met en évidence la nécessité impérieuse de lancer une nouvelle phase expérimentale afin d’apporter toutes améliorations au système de pulvérisation par drone de manière à ce que ce type de pulvérisation devienne, un jour, le principe et non un système dérogatoire et propre à certaines situations "biologiques", "végétatives", "climatiques" et/ou "topographiques" » explique-t-elle.
L’Apadat demande à ce que cette future phase expérimentale soit de dimension nationale et de grande envergure, « avec des protocoles devront clairs et fournis par l’autorité de tutelle permettant d’éviter toutes erreurs ou oublis et de comparer ce qui est comparable ».
Ses membres souhaitent notamment que soit prise en considération l’évolution des technologies, tant au niveau des buses que des drones, « sachant qu’un drone de type "Mg1" n’a pas la même puissance de pulvérisation qu’un drone de type "T30" ».
En attendant, l’association rappelle que, si le principe d’interdiction de la pulvérisation aérienne des produits phytopharmaceutiques de l’article 253-8 du Code rural et de la pêche maritime reste de mise, « il n’en demeure pas moins qu’il existe, toujours, la possibilité d’y déroger en cas de danger sanitaire grave qui ne peut être maîtrisé par d’autres moyens par arrêté conjoint des ministres chargés de l’environnement, de l’agriculture et de la santé », dans le respect de toutes règles de l’aviation civile.