ur sa plateforme de démonstration du château Beauchêne, à Piolenc, le groupe Perret a présenté à des vignerons un ensemble d’ateliers dédiés à l’enherbement et aux couverts végétaux. Une modalité de semis de ces couverts par l’intermédiaire de drones a, entre autres, été mise à l’essai depuis le mois d’octobre.
« En viticulture, le moment d’intervention de ce semis est contraignant, alors que la vigne testée n’avait pas été prétaillée. Le pilote a donc été contraint de faire voler le drone plus haut qu’une hauteur idéale qui se situe autour d’1,80m », note Nicolas Laugier, coordinateur grandes cultures du groupe Perret. De la même façon, le rang semé par drone n’a pas été roulé pour opérer au nécessaire rappui facilitant la levée des graines. « Nous avons eu la chance d’avoir 40 mm de pluie dans les jours qui ont suivi, permettant finalement une bonne implantation de ce semis », ajoute Nicolas Laugier.
C’est la société Drone vision pro AG, spécialisée dans les opérations agricoles, qui a procédé à cette opération de semis. « L’engin est équipé de 4 sorties espacées d’un mètre et équipées de buses en Y adaptées pour le semis et alimentées par une pompe brushless », décrit Loïc Saura, le dirigeant de Drone vision pro AG. La version électrique du drone offre une autonomie de 15 minutes par batterie, alors que la déclinaison à moteur thermique peut voler pendant près d’une heure. « Mais c’est la cuve qui devient limitante », prévient Loïc Saura, qui estime que la cuve embarquée sur son appareil lui permet de travailler avec la rotation de deux batteries, soit 30 minutes, « alors qu’il faut recharger la cuve au milieu du cycle de vol en moteur thermique ».
La rotation des pales du drone créent les volutes du souffle d’air permettant la dissémination des graines sur la surface considérée, Loïc Saura annonçant une vitesse de progression allant de 5m/s (18 km/h) à 10 m/s (36 km/h), selon la densité de semis recherchée. « Nous parvenons à semer une vingtaine d’hectares en une journée, à raison d’une dizaine d’heures de travail », reprend Loïc Saura.
Nicolas Laugier reste mitigé quant au résultat de cette 1ère session d’expérimentation de ce procédé. « A cause des contraintes déjà évoquées, l’implantation est correcte mais moins bonne que par une méthode de semis avec du matériel classique », note-t-il, « l’efficacité de l’implantation est cependant avérée car une zone non-ensemencée montre comparativement une présence importante de chénopodes ». Au regard de ces premières observations, le technicien tend donc plutôt à réserver l’utilisation de ce mode de semis aux configurations rendant plus difficile le passage du matériel classique, typiquement en zones de coteaux.
OB