e Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) et la société à but non-lucratif Adelphe (pour la promotion du recyclage des emballages) signent un partenariat pour renforcer l'éco-responsabilité des vignerons de Bordeaux, « pour les accompagner dans leur transition environnementale en réduisant l’impact des emballages sur l’ensemble de leur cycle de vie », appuie ce communiqué.
Cette démarche collective, appelée ‘Adelphe Pluriel’, est basée sur un volontariat d’adhésion de la part des producteurs affiliés à l’interprofession bordelaise, pour leur apporter des solutions concrètes autour de l’éco-conception, la communication responsable et les démarches administratives liées à leur obligation de recycler leurs emballages. Sur les volumes que les producteurs mettent directement en marché, hors export et CHR (cafés-hôtels-restaurants): vente directe, foires, marchés... « Ce contrat collectif vise à simplifier les démarches administratives des producteurs dans leurs obligations légales et environnementales avec Adelphe. Les données de volume de l’ensemble des producteurs sont recueillies et compilées par le CIVB via la déclaration mensuelle de stocks, avant de faire l’interface avec Adelphe », explique Jeanne-Marie Voigt, chargée de mission au service technique du CIVB. L’interprofession applique des ratios moyens considérant que 49 des vins vont à l’export et 33 % vers le secteur CHR, si bien que c’est une moyenne globale de 18 à 20 % des volumes qui est concernée par l’obligation d’agir des producteurs sur l’impact de leurs emballages.
« Chaque producteur peut faire le choix de travailler directement avec Adelphe ou une autre entreprise en charge des obligations liées aux emballages, mais les déclarations sont individuelles sont plus longues et contraignantes », abonde Jeanne-Marie Voigt. Le CIVB paie Adelphe sur le volume total déclaré avant que chaque producteur s’acquitte ensuite de sa quote-part auprès du CIVB. « Une simulation permet d’estimer à 750-800 € la cotisation pour une exploitation de 20 ha avec un rendement moyen situé à 39 hl/ha », reprend Jeanne-Marie Voigt.
Avant de se rapprocher du CIVB au printemps dernier, Adelphe avait déjà établi un tel type de partenariat avec l’interprofession champenoise depuis 1995 (encore renouvelé en 2020 pour 4 ans), ainsi qu'avec la confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne, le syndicat des Bourgogne, la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de Saône-et-Loire. Une collaboration avec l’interprofession bourguignonne est également dans les tuyaux. « L’adhésion à un organisme était obligatoire pour les producteurs depuis de nombreuses années mais un décret de 2021 instaure une amende de 7 500 € faute de preuve d’adhésion. Nous avons été informés que les contrôles vont s’intensifier », poursuit Jeanne-Marie Voigt.
Déjà très engagée depuis 2008 dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (réduction du poids du verre, optimisation de l’emballage…), ce contrat s’inscrit dans la logique de la stratégie carbone de l’interprofession des vins de Bordeaux, qui vise une réduction de 10 % de la masse de verre utilié à l’horizon 2030. 3 500 opérateurs metteurs en marché sont éligibles à ce dispositif par la biais de l’interprofession, mais pas le négoce, « car les négociants saisissent leurs données volumiques auprès des douanes et ne passent pas par notre système déclaratif mensuel », reprend la chargée de mission du CIVB.
Grâce à ce contrat collectif, les producteurs auront accès à des formations centrées sur les emballages, des diagnostics réalisés sur site par des experts, sur les chaînes de production. « Des restitutions collectives permettront à tous de bénéficier des recommandations établies lors de ces diagnostics », valide Jeanne-Marie Voigt. Des veilles réglementaires, fiches et guides pratiques serviront également d’outils d’aide à la décision, et les vignerons bénéficieront d’un accompagnement dans leur mise en conformité vis-à-vis de la REP2 (responsabilité élargie du producteur) sur les emballages ménagers.