Nous sommes satisfaits de la décision du Conseil d’Etat qui vient de conclure qu’aucun élément sérieux ne justifie un pourvoi et vient définitivement valider la décision de la Cour d’appel de Nancy de refuser d’autoriser le projet de deux parcs éoliens sur le territoire des communes de Pocancy et Champigneul », annonce par communiqué Pierre-Emmanuel Taittinger, président de la mission coteaux, maisons et caves de Champagne-Patrimoine mondial.
En cause, un projet d’implantation de 13 éoliennes dans un des secteurs d’exclusion délimités depuis l’inscription des coteaux, maisons et caves de Champagne sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco le 4 juillet 2015. Depuis cette date, la mission est chargée, par l’Unesco et l’Etat, « de veiller à la préservation de l’intégrité et de l’authenticité des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne afin d’éviter toute atteinte à la « valeur universelle exceptionnelle» (VUE). Le réajustement de la charte éolienne en 2015 posait le principe d’une zone d’exclusion de 10 km des vignes et de de 20 km pour la zone de vigilance pour des éoliennes de toutes hauteurs confondues.
En complément de la charte éolienne, les services de l’Etat ont défini une aire d’influence paysagère « délimitant avec précision les secteurs dans lesquels toute implantation d’éoliennes, parce qu’elle porterait atteinte à la VUE du bien, doit être exclue », appuie un communiqué de la mission coteaux, maisons et caves de Champagne. Les éoliennes figurant dans le projet de Pocancy-Champigneul affichent « une hauteur maximale de 150 mètres en bout de pale, donc supérieure au dénivelé de terrain entre la plaine de la Champagne crayeuse et les plateaux de la Brie », précise le communiqué. La mission souligne donc que le projet aurait instauré « une covisibilité avec les coteaux viticoles situés à proximité, portant atteinte à l’intégrité et à l’authenticité du bien », poursuit le communiqué.
Initié en 2014, avant l’inscription à l’Unesco, « le projet avait déjà suscité, des inquiétudes de la part d’Icomos, organisation non gouvernementale mondiale associée à l’UNESCO », poursuit le communiqué. Depuis, le préfet de la Marne avait émis un refus d’autorisation d’exploiter en 2017, suivie par un recours qui a vu l’annulation de ce refus par Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne dans un jugement du 25 janvier 2019. La cour administrative d’appel de Nancy a ensuite annulé ce jugement en juin 2021, et c’est le recours formulé auprès du conseil d’Etat par les porteurs du projet qui vient d’être rejeté, faisant office de « validation définitive du refus préfectoral », précise un communiqué.


La mission coteaux, maisons et caves de Champagne tient néanmoins à préciser qu’elle ne se place pas en opposition au développement de l’éolien, soulignant que « nombre de projets ne suscitent aucune remarque de sa part ». Les représentants de la mission avancent cependant que, dans son dernier rapport, « Icomos remarque que les paysages du Champagne sont confrontés à des menaces dues au développement généralisé et à la pression croissante des parcs éoliens », exprime un communiqué.