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"Je choisis d’arrêter le métier de vigneron maintenant, plutôt que de le subir dans 10 ans"
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Sébastien Lafage
"Je choisis d’arrêter le métier de vigneron maintenant, plutôt que de le subir dans 10 ans"

Optant pour la production de bière et l’organisation de salons, une famille vigneronne historique se détache des vins du Roussillon face aux pesanteurs administratives, baisses de rentabilité…
Par Alexandre Abellan Le 16 septembre 2022
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« C’est un choix mûrement réfléchi depuis plus de trois ans. Pour l’instant, je n’ai pas de regrets » déclare Sébastien Lafage. - crédit photo : Domaine du Dernier Bastion
T

out un symbole, le domaine du Dernier Bastion ne passera pas le millésime 2022. Basée à Maury, la propriété tenue depuis huit générations par la famille Lafage cesse ses activités vitivinicoles, ayant vendu ses 15 hectares de vignes* et son matériel, tandis que ses stocks sont actuellement commercialisés (100 hectolitres de vins en élevage et 1 000 bouteilles de vieux millésimes allant jusqu’à 1955). « Que l’on soit de la première ou de la vingt-cinquième génération, ce n’est pas pour ça que l’on sera vigneron toute notre vie » explique Sébastien Lafage, qui a repris le domaine familial depuis 27 ans, avec l’appui de son frère, Frédéric Lafage, depuis 10 ans. À 45 ans, Sébastien Lafage indique avoir envie de voir autre chose, réfléchissant depuis plusieurs années à arrêter le métier face à l’amoncellement des difficultés.

Précisant ne pas avoir de soucis commerciaux (grâce à la diversification de sa gamme et de ses réseaux), le vigneron relève la galère de trouver du personnel pour réaliser ses vendanges manuelles, l’accumulation de contraintes administratives, les rendements qui sont touchés par la sécheresse, la baisse généralisée de la rentabilité… Et l’absence de succession familiale, poussant les frères Lafage à anticiper. « Je choisis d’arrêter le métier de vigneron maintenant, plutôt que de le subir dans dix ans où il me sera plus difficile de changer de métier (à 55 ans) » explique Sébastien Lafage, qui note avoir « encore la possibilité de vendre des vignes avant que soit moins facile. Quand on voit la pyramide des âges… »

Bières et salons

Ayant envie de partir sur d’autres projets, Sébastien Lafage va poursuivre ses activités dans l’événementiel, avec son concept de salon de l’apéro lancé depuis 2019 (se tenant en 2023 à Narbonne et Dunkerque). Son frère compte lancer une brasserie artisanale à Maury. Dans les deux cas, le lien au territoire catalan reste fort, ne serait-ce que par la conservation des bâtiments. « Ça rend les choses moins difficiles. On ne se voyait pas tout vendre » conclut Sébastien Lafage.

 

* : Cédant depuis deux ans des parcelles, Sébastien Lafage note que « certaines resteront en vignes, d’autres ont des projets de diversification (figuiers de barbarie, aloé vera…) ».

 

 

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Tous les commentaires (2)
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IPI Le 20 septembre 2022 à 11:35:27
En tant que vignerons, les bras nous en tombent. Meme les famille les plus ancrées dans le métier, pourtant sans difficulté d'écoulement de leurs vins, finissent par abandonner face à un Etat qui depuis des décennies décourage la population de...travailler à force de clichés dépréciatifs (pénibilité, exploitation des patrons, harcèlements, capitalistes sans scrupules....) et d'installer une partie grandissante de la population dans un position de rentiers d'Etat (RSA, chèques multiples, primes diverses...). Quant à l'inflation administratif actuelle, elle est en train de simplement broyer la viticulture. Des jours sombres sont à craindre pour notre secteur.
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Pierre Le 18 septembre 2022 à 08:45:08
Quand j'ai écrit 'Le Défi des VDN', en 2017, je n'avais encore réalisé comment, en France, notre stratégie de destruction du patrimoine industriel s'était généralisée : elle touche tous les secteurs d'activité . Je ne sais pas si nous sommes prêts à assumer et relever autant de défis.
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