es maisons Piper-Heidsieck, Charles Heidsieck et Rare Champagne (groupe EPI) sont les premiers producteurs de Champagne à obtenir la certification B Corp. Avant elles, une poignée d’opérateurs des vins français (château Maris, négoce Oé, site de vente en ligne Les Grappes…). Un graal sélectif pour booster sa Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).
« Devenir B Corp, ce n’est pas seulement obtenir un label : c’est s’engager sur un chemin de transformation, exigeant et passionnant, et plus que jamais indispensable pour relever les défis de notre temps ! », voici ce que promet B Corp sur son site internet français. Tentant mais pas seulement.
Derrière ce label indépendant créée en 2006 aux Etats-Unis, un lobbying de poids et surtout une communauté très active. Parce que là est tout le secret de ce label qui entend changer le monde : « être plus fort ensemble ». En 2021, elles sont 4000 entreprises (tous secteurs confondus) dans le monde à avoir rejoint le mouvement, seulement (ou déjà) 150 en France. Et elles n’hésitent pas afficher fièrement leur appartenance à la « B Corp », contraction de « B Corporation ».
Pour la filière vin, c’est aussi un moyen de se démarquer des certifications usuelles (AB, Demeter, Ecorcert, Nature et Progrès…) ou de les compléter grâce à un approche qui s’attache à promouvoir un écosystème productif vertueux. Être certifié « B Corp », c’est embrasser les codes et les attentes sociétales et environnementales et le prouver.
« Nous partageons complètement la vision de B Lab d’œuvrer pour un système économique inclusif, équitable et régénératif. Nous espérons encourager d’autres acteurs du secteur du vin à rejoindre cette cause ! », explique Damien Lafaurie, président-directeur général des maisons Piper-Heidsieck, Charles Heidsieck, Rare Champagne et du pôle vins et champagnes du groupe EPI.
Mais avant de pouvoir afficher le tant attendu macaron, comme toutes les entreprises, le groupe EPI via sa branche champagne a dû se soumettre à un questionnaire pointu disponible en ligne sur le site de B Corp, appelé BIA pour « Business Impact Assessment » qui entend mesurer à la fois l’impact des opérations et plus généralement évaluer « le modèle d’affaires » selon la taille de l’entreprise.
Construit autour de plusieurs thématiques appelés piliers, les interrogations concernent aussi bien l’entreprise dans son ensemble (éthique, gouvernance, finance…) que le bien-être des collaborateurs (engagement, rémunération, taux de satisfaction) en passant par la politique fournisseurs (diversité et inclusion) et évidemment la gestion environnementale.
Au total ce sont près de 200 questions (vérifiées et contrôlées par un audit rigoureux) qui permettent au demandeur de s’évaluer afin de pouvoir prétendre à la certification B Corp.
À une condition cependant, obtenir 80 points et plus.
Une course aux bons points que n’hésitent pas à afficher les membres (certifiés) de cette « communauté ». Avec 91,9 points, les maisons Piper-Heidsieck, Charles Heidsieck et Rare Champagne font partie des très bons élèves.
Derrière ce score relativement flou par les non-initiés, des initiatives concrètes prises par les maisons de champagne comme la réduction de l’empreinte carbone de 61 %, conformément aux dispositions de l’Accord de Paris, le lancement d’un programme visant à une baisse considérable de la consommation énergétique (-40 % d’ici à 2025), soutien au label Viticulture Durable en Champagne (VDC), mais aussi des mesures propres au recrutement des collaborateurs en interne grâce un engagement soutenu envers la parité homme-femme ou la promotion de l’inclusion et la diversité au sein des équipes.
Autant de mesures qui permettent aujourd’hui à Piper-Heidsieck, Charles Heidsieck et Rare de s’inscrire au cœur du manifeste de labellisation « B Corp ». Ça compte.