ne précocité historique. C’est parti ce mardi 23 août pour les vendanges dans le Muscadet. A l’image de 2003, où la récolte avait été tout aussi avancée dans la saison, le vignoble a vécu un large épisode de sécheresse tout au long de l’été, jusqu’au 15 août où des pluies bienfaitrices ont redonné vie aux ceps et au cycle végétatif.
“Au regard de nos contrôles de maturité, il fallait lancer les choses”, précise François Robin, le responsable de la communication à la Fédération des vins de Nantes. “Certaines parcelles ont affiché des degrés potentiels à 10,5 et surtout des acidités à 5. Clairement, il ne faut pas tarder dans cette configuration pour conserver la typicité de nos Muscadet”.
Côté volumes, les prévisions tablent sur une récolte correcte de l’ordre de 250 000 hl, quelque peu amputée par la sécheresse, mais aussi quelques morsures hétérogènes du gel début avril. A mi-chemin entre la pénurie de 2021 et son gel meurtrier (135 000 hl) et la généreuse 2020 (370 000 hl), ce volume attendu correspond peu ou prou au volume de commercialisation du Muscadet.


Aussi pour ne pas inonder le marché trop rapidement et faire chuter brutalement les cours, producteurs et négociants se sont mis d’accord pour mettre en œuvre une réserve interprofessionnelle sur les appellations dites “sous-régionales sur lie” (Muscadet Sèvre et Maine, Muscadet Coteaux de la Loire et Muscadet Côtes de Grandlieu).
Seuls 35 hl/ha pourront être mis en vente à compter de mars 2023 ; le reste sera libéré selon les besoins des marchés, au plus tard en décembre.
Parallèlement, outre les 55 hl/ha inscrits au cahier des charges, les vignerons nantais pourront récolter 10 hl/ha de VCI en plus.
“Il faut malheureusement s’habituer à ces variations croissantes de récolte. L’objectif est de toujours veiller à la qualité des vins et à la régularité de l’approvisionnement du marché pour permettre une valorisation croissante”, insiste Christian Gauthier, vigneron à Saint-Hilaire de Clisson et président de la Fédération des Vins de Nantes.