a douceur de l'hiver et l'absence de gel ont favorisé le cycle biologique des tordeuses de la vigne. Ces dernières jouent actuellement les trouble-fête dans les vignobles d'Occitanie.
Dans l'Hérault, les conseillers de la Chambre d'agriculture ont observé ce 16 août jusqu'à 20% de dégâts dans des parcelles de la Basse Vallée et du Biterrois. « De la mi-juillet à début août, nous avions piégé jusqu'à 120 papillons dans la Basse Vallée de l'Hérault. Les vols ont tendance à se calmer mais leurs larves se délectent du sucre présent dans les baies et ouvrent la porte au botrytis » témoigne Paul Hublart, responsable du pôle viticulture.
Même phénomène dans l'Aude. Les tordeuses sont présentes dans les zones proches du littoral, vers Narbonne, ainsi que dans le canton de Ginestas et les Hautes-Corbières.
Dans le Gard, où cryptoblabes avait été particulièrement virulente lors du dernier millésime, les captures sont encore en hausse dans les zones des Costières et des Sables.
Paul Hublart appelle les viticulteurs à la vigilance. « Les vols et les pontes peuvent continuer et finir par poser de vrais problèmes dans les parcelles vendangées tardivement ».
« Les femelles cryptoblabes pondent à l'intérieur des grappes, sur la rafle et les pédicelles, et non à la surface des baies comme le feraient eudémis ou cochylis. Les larves se développent ainsi dans la plus grande discrétion et ne deviennent visibles qu'à un stade de destruction avancé ».
A côté de la traditionnelle cryptoblabes (pyrale du Daphné), le millésime 2022 se caractérise par l'observation de plus en plus fréquente d'ephestia. Les deux espèces sont facilement confondables. « Elles semblent avoir des cycles de développement proches et génèrent des dégâts identiques, situés à l'intérieur de la grappe. »
Face à ces nouvelles menaces, le département de l'Hérault a renforcé ses moyens d'observation. « Notre réseau de surveillance compte désormais une cinquantaine de parcelles équipées de pièges ».
La Chambre suit également de plus près les solutions de lutte biologique proposées sur le marché pour lutter contre cryptoblabes : la confusion sexuelle, le lâchers de trichogrammes et la pulvérisation de Bacillus thuringiensis.
« Cette année, nous avons mis en place des essais sur plusieurs parcelles pour vérifier l'efficacité des lâchers de trichogrammes. Nous espérons rendre nos premières observations en fin d'année » indique Paul Hublart.
Reste aussi la confusion sexuelle, dont les résultats sur cryptoblabes sont encourageants mais irréguliers.