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La confusion sexuelle a fait ses preuves contre cryptoblabes gnidiella
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Bonne nouvelle
La confusion sexuelle a fait ses preuves contre cryptoblabes gnidiella

Elle a été testée deux ans dans plusieurs vignobles du Roussillon par des experts avant d’être homologuée en août dernier. Les phéromones ont perturbé la reproduction de la pyrale du daphné, faisant chuter jusqu’à 94% de nombre de grappes momifiées aux vendanges.
Par Marion Bazireau Le 09 décembre 2020
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rofitant des subventions proposées par les départements de l’Aude et de l’Hérault, de nombreux viticulteurs languedociens ont déjà commandé au distributeur Magne des diffuseurs cryptotec, fabriqués par la société espagnole Sedq Healthy Crops et homologués le 28 août dernier pour lutter contre la pyrale du daphné par confusion sexuelle.

D’après les deux campagnes d’essais menées par la société Antedis pour constituer le dossier d’autorisation de mise sur le marché (AMM), ces nouveaux diffuseurs devraient mettre leur vendange 2021 à l’abri des larves.

Antedis les a éprouvés chez deux viticulteurs bio des Pyrénées-Orientales impactés depuis plusieurs années par l’insecte ravageur, sur du grenache en gobelet à Baho en 2018, et sur de la syrah à Canet-en-Roussillon l’année suivante.

« Nous avons posé l’équivalent de 300 ou 400 diffuseurs par hectare dans deux îlots de vignes dont la superficie a varié 2,3 à 3 hectares, révèle Didier Rigat, qui a piloté les essais. Une troisième parcelle située des dizaines de mètres plus loin a servi de témoin. Deux à trois fois par semaine et jusqu’après les vendanges, nous avons compté les papillons mâles capturés par les quatre pièges disposés dans chaque îlot » expose-t-il.

Aucun papillon dans les parcelles confusées en 2019

En septembre 2018, 1700 papillons ont été capturés dans la parcelle témoin. Les expérimentateurs n’en ont trouvé que 3 dans la parcelle confusée avec 300 diffuseurs/ha, et un seul dans la modalité à 400 diffuseurs. En 2019, l’efficacité de la confusion sexuelle sur le piégeage a même atteint les 100%. « La pression était un peu moins forte. 1300 mâles ont été comptés dans la parcelle témoin alors qu’aucun n’a été retrouvé dans les deux modalités confusées » se souvient Géraldine Clémente, responsable technique de Magne.

« Au moment des vendanges, nous avons aussi noté les dégâts selon une échelle allant de 0 à 3, reprend Didier Rigat, 0 en cas de grappe saine, 1 pour une momification inférieure à 10%, équivalente à une perte de récolte négligeable, 2 quand la grappe était colonisée entre 10 et 40%, et 3 pour une momification supérieure à 40% réduisant la récolte à néant ».

Des chiffres très encourageants

En 2018, le pourcentage des grappes notées 1 a chuté de 70% pour la modalité à 400 diffuseurs par hectare par rapport au témoin. « Et le nombre de grappes momifiées à plus de 40% a chuté de 83% » ajoute l'expérimentateur. Les résultats ont été encore meilleurs l’année suivante, avec une efficacité de 83% sur la classe 1 et de 94% sur la classe 3. La pose de 300 diffuseurs/ha a fait presque aussi bien.

Ces chiffres sont très encourageants. « Et ils auraient été encore meilleurs si la confusion sexuelle avait été mise en œuvre sur des îlots de plus de 5 hectares, ce que nous recommandons à nos clients » assure Géraldine Clemente, expliquant que cryptoblabes gnidiella dispose de plus de 80 plantes hôtes et qu’elle fait surtout des dégâts en bordure de parcelle.

Une protection toute la saison

Autre bonne nouvelle, les diffuseurs sont toujours restés efficaces pendant plus de 180 jours. « Les deux phéromones qu’ils renferment se répandent dans l’atmosphère de manière homogène et régulière. Elles devraient protéger la vendange même lors d’une année très précoce avec de premiers vols au mois de mars » poursuit la responsable technique.

Plusieurs clients ont rapporté à Géraldine Clemente être revenus à la lutte chimique après s’être laissés surprendre par la pyrale du daphné lorsqu’ils ont adopté la confusion sexuelle contre eudémis. L’homologation des diffuseurs cryptotec en août dernier va leur permettre de retenter l’expérience. « Ils n’auront plus à repiquer sans cesse sans craindre de se laisser dépasser s’ils ne passent pas à chaque cycle et tous les 21 jours avec du matériel de pulvérisation de bonne qualité pour que l’insecticide atteigne l’intérieur des grappes même quand la végétation est très développée » rappelle-t-elle.

Nouvelle demande d’AMM

Pour leur faciliter un peu plus la tâche, Sedq a déposé à l’Anses une demande d’AMM de diffuseurs de phéromones contre eudémis et la pyrale du daphné soudés entre eux. Dans le futur, une seule installation suffira à protéger les vignes contre les deux ravageurs. « Nous espérons l’obtenir pour la campagne 2023 » révèle Géraldine Clemente.

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