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Ce vigneron arrête la confusion sexuelle face aux vers de la grappe
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Ce vigneron arrête la confusion sexuelle face aux vers de la grappe

La confusion sexuelle ne suffit pas à encadrer la troisième génération de tordeuses. Les viticulteurs doivent complémenter avec des insecticides autorisés en Bio. En Gironde, un viticulteur a carrément décidé d’arrêter la confusion sexuelle.
Par Colette Goinere Le 07 septembre 2020
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Ce vigneron arrête la confusion sexuelle face aux vers de la grappe
I

l le dit tout net : « C’est un échec. Sur mon secteur, celui du nord de La Brède, la confusion sexuelle ne sert à rien, elle n’est plus efficace » : Jean-François Lespinasse, à la tête de château Bichon Cassignols, à La Brède, en Gironde, certifié Bio depuis 2011, n’y va pas par quatre chemins : il a décidé d’arrêter la confusion sexuelle. Tout avait pourtant bien démarré sur ce vignoble de 12 ha, AOC Graves, implanté dans un environnement suburbain. Sauf que depuis trois ans, la donne a changé. Est-ce dû à un temps chaud, à des vols très étalés ? Il n’empêche, l’utilisation de la confusion sexuelle seule ne suffit plus à venir à bout de la troisième génération. De fait, le viticulteur observe des perforations sur grappes, des œufs, notamment sur les vignes en bordure des chemins plus qu’au centres des parcelles. Il a donc complété avec un traitement autorisé en Bio le Bt, Bacillus Thuringiensis. Rebelote en 2019.

Recours au Bt

Jean-François Lespinasse a fait les comptes : 250€/ha pour la confusion sexuelle par rack auquel s’ajoutent les frais de mise en place des nouveaux avec enlèvement des anciens. Pour l’insecticide biologique Bacillus Thuringiensis, il faut compter environ 30€/ha le passage auquel vient s’additionner le coût du passage du traitement. Il faut 2 à 3 traitements bien positionnés pour une bonne protection.

Cette année, il a opté pour le principe de diffusion de la phéromone artificielle réalisée par des aérosols et insérés dans un boitier (puffer). Pas suffisant. « J’ai dû faire deux interventions avec du Bt « souligne til.  Cette fois, il en est sûr, sur son secteur, la confusion sexuelle n’est plus efficace : « Cet échec ne vient pas de la mauvaise diffusion des phéromones. Nous sommes près des bois, sur une zone urbaine, éclairée la nuit. La concentration et la pression des tordeuses sont très fortes » indique til. Autre explication : « Les mâles ont peut-être trouvé une autre parade pour se rapprocher des femelles" souligne-t-il.

Rester philosophe

Jean-François Lespinasse, se veut philosophe et répète que "travailler avec des solutions alternatives qui protègent l’environnement passe aussi par des échecs ».  

Reste que la problématique n’est pas nouvelle : « On arrive à encadrer la troisième génération mais en utilisant des BT et du spinosad. Ce qui signifie un coût financier important pour le viticulteur. C’est une vraie problématique « indique Stephane Becquet, animateur conseil en vinification Vignerons Bio de la nouvelle Aquitaine.

Marie-Charlotte Michaud, conseillère viticole de la chambre d’agriculture de la Gironde, dans le Blayais, ne dit pas autre chose : « Quand la pression des tordeuses est trop forte, je conseille du Bt et du Spinosad. Cela représente un coût non négligeable pour les viticulteurs qui n’aiment pas trop s’exprimer la dessus « lâche-t-elle.

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Vincent Bache-Gabrielsen Le 09 septembre 2020 à 14:59:21
La confusion permet de diminuer les niveaux de pression des vers de grappe, avec un effet cumulatif sur plusieurs années. Pour avoir travaillé dans le Sud Médoc, où les conditions sont similaires au nord des Graves (gravières, bois, urbanisation et éclairage), nous sommes parvenus à diminuer, voire annihiler la pression et le recours aux insecticides, alors que jusque-là, une protection chimique ne permettait pas d'endiguer la pression en années compliquées (2001 ou 2006 par exemple). Lors des années à forte pression ou avec des conditions environnementales favorables aux tordeuses, la confusion ne permet malheureusement pas de se passer totalement de traitements. Cela sera intéressant de voir si la pression peut être jugulée uniquement avec les bacillus dans ces conditions. Cela me semble compliqué.
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